Le Journal de Montreal - Weekend
LES BONS COUPS DE GOLDIE HAWN
Le retour tant attendu au grand écran de Goldie Hawn, au printemps, n’a pas comblé les attentes de ses fans. Couplée avec Amy Schumer dans Larguées, celle qui fut l’égérie américaine du mouvement flower-power a néanmoins montré qu’elle n’avait rien perdu de sa puissance comique. L’occasion est trop belle d’effectuer un pèlerinage dans sa filmographie en dents de scie, néanmoins marquée par plusieurs bons coups... 4 FLEUR DE CACTUS
« Ingrid Bergman et Walter Matthau, tout solides qu’ils soient, se font presque voler la vedette par une piquante nouvelle venue, Goldie Hawn », écrivait en 1969 le critique de cinéma Robert-Claude Bérubé, à l’occasion de la sortie en salle de cette comédie élégante de Gene Saks
(Pieds nus dans le parc). De fait, Hawn a remporté l’oscar du meilleur second rôle pour sa composition d’une jeune excentrique de New York, maîtresse d’un dentiste célibataire qui, par peur de trop s’engager, lui a fait croire qu’il était marié.
LES YEUX DU COEUR
En 1972, Hawn a joué dans cette comédie de Milton Katselas la voisine délurée d’un jeune aveugle qui, pour échapper à la protection de sa mère, s’est installé dans un appartement de Greenwich Village. Malgré quelques échappées dans les rues, le film laisse transparaître son origine théâtrale. Mais l’approche sympathique et optimiste imprime un rythme et une énergie à l’affaire. Hawn est parfaite en ingénue farfelue, Edward Albert émeut dans le rôle du jeune aveugle et Eileen Heckart se tire avec honneur de celui de la mère.
LA FOLLE COURSE VERS SUGARLAND
Première réalisation pour le cinéma de Steven Spielberg, cette comédie un peu noire sur les bords raconte la quête d’une jeune mère qui, pour récupérer son enfant confié à une famille d’accueil par les services sociaux, fait évader son mari de prison. La réussite de ce film tient en bonne partie à la grande habileté technique du cinéaste, qui exploite le plein potentiel photogénique des grandes routes américaines. Les personnages sont bien un peu schématiques, mais ils sont interprétés avec un naturel étonnant.
LA BIDASSE
Sans doute le plus grand succès populaire de Goldie Hawn, cette comédie signée Howard Zieff est passée à l’histoire pour son nombre incalculable de situations et de répliques désopilantes, et pour son message féministe fort, proféré en plein
women’s lib. Bouleversée par la mort de son mari au cours de leur nuit de noces, Judy Benjamin se laisse tromper par les propos d’un recruteur et s’engage dans l’armée. Elle ne tarde pas à regretter sa décision...
LA MORT VOUS VA SI BIEN
Cette satire grinçante sur l’obsession de la beauté et de la jeunesse a permis à Goldie Hawn et à Meryl Streep de croiser le fer de très agréable manière. La première joue une timorée qui se venge de la seconde, célèbre actrice qui lui a ravi son fiancé (Bruce Willis). Le projet de vengeance sera compromis par l’absorption, par l’une et par l’autre, d’une potion qui rend éternelle. L’humour mordant et la réalisation haut de gamme de Robert Zemeckis (Forest Gump) sont à souligner, tout autant que la prestation exemplaire des deux actrices, au sommet de