Le Journal de Montreal - Weekend
POÉTIQUE, COMIQUE ET… MAGIQUE
Depuis 2013, Alain Choquette présente son spectacle de magie un peu partout en Europe. Dans quelques semaines, il viendra nous montrer ce que des milliers de Français, de Suisses et d’Italiens ont vu et, semble-t-il, beaucoup apprécié. Ça s’annonce Drôlem
C’est depuis Athènes, en Grèce, qu’Alain Choquette nous a joints pour parler de sa prochaine venue au Québec, où il présentera son spectacle Drôlement magique. « En vacances ? » lui demande-t-on, d’entrée de jeu. « Pour les vacances et le travail. Je suis en spectacle en Grèce, en Italie et en Corse. Je fais une version un peu modifiée parce que je ne transporte pas les décors et tout ce qui vient avec. »
Ces endroits s’ajoutent aux nombreux autres où le magicien est allé montrer son savoir-faire. Drôlement magique est présenté depuis 2013. « J’ai débuté officiellement cette année-là, à Paris, et en décembre prochain, je vais monter sur la scène du Théâtre de la Gaîté Montparnasse pour offrir la 600e de mon spectacle. »
Outre la France, l’Italie, la Suisse et la Grèce, Drôlement magique a été à l’affiche en Belgique. « Et cet automne, c’est au Québec. » Ça fera huit ans qu’il ne s’était pas produit ici, en tournée. Celle-ci débutera au Théâtre St-Denis à compter du 13 septembre. Rappelons qu’Alain Choquette a amorcé sa carrière à l’émission Ad Lib, animée par Jean-Pierre Coallier, en 1987. « Cette année, c’est ma 30e année, et je n’ai jamais, jamais arrêté. »
PLUSIEURS NOTES PARFAITES
Drôlement magique, que la critique française a beaucoup apprécié, a reçu plusieurs notes parfaites. Dans ce spectacle, Choquette amène les spectateurs dans diverses émotions. « C’est très interactif, très humoristique par le fait même et très touchant. Le mot qui revient le plus souvent dans les critiques, c’est “poésie”. Pourtant, il n’y en a pas tant que ça, mais elle a été saupoudrée dans le show. Les gens pleurent presque, à la fin. Dans un show de magie, c’est assez unique. » Questionné sur la provenance des numéros exécutés pendant Drôlement magique, Alain Choquette explique : « J’ai fait de la création dans ce spectacle et il y a quelques adaptations qui m’ont été suggérées par des amis. » À ce chapitre, il faut savoir que le magicien a déjà transigé avec David Copperfield. « J’ai vendu plusieurs idées à Copperfield, au fil des ans. En magie, comme en humour, il y a des créateurs et des auteurs qui ne montent pas sur scène, mais qui créent. » Il confiera ensuite qu’il lui arrive encore de vendre des idées. « D’ailleurs, pendant mes tournées, je me suis amusé à rencontrer des membres de clubs de magie. Quand je suis dans leur ville, ils m’invitent parfois à venir donner un genre de séminaire à des magiciens. Eh oui, il y a des idées qui se vendent. Je réponds aux questions et j’essaie d’aider les gens à s’améliorer, avec mon expérience. Parfois, c’est une rencontre individuelle, parfois c’est plus. J’ai déjà donné un séminaire où on était 1000 magiciens. » Peut-on maintenant l’appeler Professeur Choquette ? « Quand je vais être retraité », conclutil en éclatant de rire.
UN RESSAC
Les affaires vont bien pour Alain Choquette, mais au moment des attentats terroristes en Europe, notamment celui du Théâtre du Bataclan, en novembre 2015, il y a eu un ressac. « Après le Bataclan, je jouais sur scène avec deux gardiens armés à la porte, et ç’a duré pendant un certain temps. Les gens n’allaient plus au théâtre. »
Questionné sur les émotions vécues quand on travaille avec des gardiens armés pas très loin, Alain Choquette utilise une comparaison pour répondre : « C’est comme la sécurité dans les aéroports : c’est fait pour que tout soit plus sécuritaire. Mais ça crée une ambiance très particulière. Dans la série de shows après le drame du Bataclan, il y avait moins de gens dans la salle. Je m’assoyais sur la scène, près des spectateurs, et je les remerciais d’être là. Je leur disais qu’on allait s’amuser comme si on était mille dans la salle. Ç’a créé une dynamique bien particulière. On était comme une petite famille dès le début et c’était bien cool.»