Le Journal de Montreal - Weekend
QUAND LES PASSIONS AMOUREUSES BOUSCULENT TOUT
Après avoir partagé un pan de sa vie personnelle dans le récit Buena Vida, la chanteuse Florence K se lance dans sa première aventure romanesque avec Lili Blues. L’amourpassion, les ruptures qui déchirent et la puissance des sentiments, en bons comme en m
Florence K a travaillé très fort pour offrir un bon roman à ses lecteurs. « J’aime le challenge et j’aime travailler avec des gens qui sont meilleurs que moi dans les domaines où j’ai de l’expérience à acquérir », note-t-elle. À ce chapitre, elle a travaillé sous la gouverne de l’éditrice Johanne Guay, qui l’a encouragée à se dépasser.
Elle souhaite continuer à écrire longtemps. « C’est un projet qui sera toujours dans ma vie, parallèlement à ma musique. J’aime tellement ça et je souhaite grandir dans mon écriture. Mais pour l’instant, je n’étais pas prête à écrire quelque chose dont je ne connaissais pas vraiment, personnellement, les émotions. »
Florence a donc écrit sur un sujet qu’elle connaît très bien : la passion amoureuse. « J’ai donné des vies, j’ai construit des personnages qui sont fictifs, qui me permettraient d’explorer l’envers de la médaille. Il n’y a jamais un seul côté à une histoire et c’est ça que je voulais montrer. »
Ainsi sont nées Vanessa, Samir et Lili, trois bonnes personnes qui sont confrontées à de grandes émotions et les contrôlent de moins en moins. Vanessa voit son mariage avec Samir, un réalisateur de cinéma workaholic, s’effriter complètement. Elle l’ignore, mais Samir a eu le coup de foudre pour Lili, une étoile montante de la télé qui vit dans un état d’insécurité permanent. Entre les trois, la tension monte.
Florence K poursuit : « Quand on raconte nos histoires d’amour, soit on se victimise, soit on a tendance à mettre le blâme sur l’autre. Mais l’autre personne fait de même. Il y a vraiment deux réalités à la même histoire. Ou trois, dans ce cas-ci », dit-elle.
Les grandes passions, les thrills, les émotions magistrales dont on ressort un peu cabossé, amoché, c’était son truc ? « Ça l’était. Je l’ai assumé et j’en ai parlé dans Buena Vida. C’est la recherche de passion, c’est la même chose qui peut pousser quelqu’un à boire ou à consommer. C’est la recherche d’un kick de dopamine, de plaisir, c’est un remplissage d’un vide qu’on peut avoir en soi. Pour moi, c’était ça. Comme Lili qui apprend à se découvrir et à s’aimer avant de rencontrer un amour qu’elle vivra différemment, un amour qui est sain, ce livre marque, dans ma vie, la rupture avec l’amour malsain. » « Je ne sais pas si c’est parce que j’ai gagné de la maturité et de l’âge, ou si c’est le travail de la thérapie, ou la réflexion personnelle, mais ce que je sais c’est que là où je suis aujourd’hui, dans ma façon de vivre ma vie amoureuse, avec l’homme avec qui je suis aujourd’hui, ça n’a rien à voir avec ce que j’ai connu avant. Et c’est franchement beaucoup plus apaisant. » « Ce qui était important pour moi, c’était qu’il y ait une fin heureuse dans le livre, parce que pour moi, dans ma vie, il y en a eu une. C’est certain que c’est possible. »
Florence K, Lili Blues. Éditions Libre Expression, 224 pages.