Le Journal de Montreal - Weekend
SORTEZ LES MOUCHOIRS
Avertissement : apportez des mouchoirs si vous comptez aller voir Merveilleux au cinéma. Ce touchant récit d’un gamin au visage difforme qui intègre l’école pour la première fois de sa vie, à 10 ans, va faire couler des larmes. Beaucoup de larmes.
Ce ne sont vraiment pas les occasions d’être ému qui manquent dans ce drame tiré du bestseller Wonder de R.J. Palacio, ici porté à l’écran par Stephen Chbosky (The Perks of Being
a Wallflower) : ça commence quand August, ou plutôt Auggie, comme tout le monde surnomme le jeune héros du film, laisse ses parents derrière lui pour sa première journée de classe, puis il y a Auggie qui se fait son premier ami, et quand Auggie est trahi par ledit ami. Mais on en oublie plusieurs ....
Joué avec aplomb par le jeune Jacob Tremblay (révélé dans Room, il y a deux ans), Auggie se fait dévisager partout où il va en raison des difformités de son visage, causées par les multiples interventions chirurgicales qu’il a subies en raison de son syndrome de TreacherCollins. Au point qu’il porte en permanence un casque d’astronaute.
C’est pour cette raison que sa mère (Julia Roberts, égale à ellemême en maman soucieuse et aimante) lui faisait l’école à la maison. Sauf qu’en dépit de la réticence de son papa (Owen Wilson, un peu pâlot), l’heure est venue d’affronter les autres enfants, dont certains feront inévitablement preuve de cruauté à son égard.
ODE À L’AMITIÉ
Avec une telle prémisse, on se doute bien que Merveilleux amène sur le tapis la question de l’intimidation en milieu scolaire. Mais le film de Chbosky est surtout une ode à l’amitié. À celle qu’Auggie réussit à tisser avec les camarades qui oseront faire fi de son apparence et iront même jusqu’à prendre sa défense.
L’impact de la condition du garçon sur sa grande soeur Olivia, qui se sent délaissée par ses parents même si elle est profondément attachée à Auggie, occupe aussi une large part du récit. Mais cette intrigue s’avère mal ficelée et plutôt convenue.
Or, malgré quelques excès de sensiblerie et une finale qui ne pouvait être rien d’autre qu’un triomphe du bien sur le mal,
Merveilleux tient la route jusqu’au bout. C’est son plus grand exploit.