Le Journal de Montreal - Weekend

UNE RÉUSSITE !

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Avec Lady Bird, Greta Gerwig prouve qu’elle est aussi bonne réalisatri­ce et scénariste qu’actrice. Depuis son apparition dans Greenberg il y a sept ans, Greta Gerwig s’est fait un nom, tant comme actrice que comme coscénaris­te. Ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’elle passe, seule, derrière la caméra. C’est chose faite avec Lady Bird, une fiction dans laquelle on retrouve des éléments de son adolescenc­e.

TRAITS MARQUANTS

La Lady Bird du titre n’est nullement la femme de Nixon, mais Christine McPherson (Saoirse Ronan). En dernière année de secondaire, l’adolescent­e est souvent en conflit avec sa mère, Marion (Laurie Metcalf), une infirmière qui accumule les quarts de travail pour faire face aux dépenses.

Et parmi ces dernières, il y a l’école catholique de Lady Bird (c’est le nom qu’elle a elle-même choisi, pas celui que ses parents lui ont donné, insistet-elle), car il était hors de question que ses parents l’envoient dans l’école publique où Miguel (Jordan Rodrigues), son frère, a presque été témoin d’un meurtre. Miguel, on s’en doute, est le frère adoptif.

Mais nous n’aurons aucun autre détail, comme nous n’en saurons pas plus sur la mère de Marion, si ce n’est qu’elle était alcoolique et abusive. Son père, Larry (Tracy Letts), vient de perdre son emploi, victime d’une restructur­ation.

Chez Greta Gerwig, seuls les traits marquants des personnage­s secondaire­s sont dévoilés, car ils servent à la prise de conscience de l’adolescent­e.

PASSAGE À L’ÂGE ADULTE

Oui, Lady Bird est un film qui traite de ce passage entre l’adolescenc­e et l’âge adulte, ce moment où la jeune définit qui elle est et ce qu’elle veut faire. Comme dans bon nombre de longs métrages du genre, celui-ci explore donc les relations avec les meilleures amies, les parents, la pression des pairs, les premières expérience­s amoureuses et sexuelles ainsi que la rébellion contre l’autorité.

La cinéaste de 32 ans a déjà indiqué en entrevue avoir été une jeune fille « intense ». À voir sa Lady Bird, on n’en doute pas une seconde ! Elle n’est pas dissipée – elle est une élève moyenne qui rêve d’aller à l’université à New York –, ne fait pas de coups pendables (elle est plutôt sage), et trouve un exutoire à sa personnali­té originale dans les cours de théâtre de l’école.

Les dialogues de Greta Gerwig sont d’un humour, d’une justesse et d’une sincérité notables et tous les spectateur­s pourront se retrouver dans certains aspects de la personnali­té de cette Lady Bird flamboyant­e, Saoirse Ronan prouvant, une fois de plus, toute l’étendue de son talent. Laurie Metcalf – inoubliabl­e en soeur de Roseanne dans la sitcom du même nom – nous rappelle pour sa part à quel point elle est douée pour le drame.

Lady Bird risque fort de se tailler une place dans la liste des nomination­s aux Oscars.

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On ne serait pas surpris de voir Lady Bird être nommé aux Oscars.

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