Le Journal de Montreal - Weekend
UNE RÉUSSITE !
Avec Lady Bird, Greta Gerwig prouve qu’elle est aussi bonne réalisatrice et scénariste qu’actrice. Depuis son apparition dans Greenberg il y a sept ans, Greta Gerwig s’est fait un nom, tant comme actrice que comme coscénariste. Ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’elle passe, seule, derrière la caméra. C’est chose faite avec Lady Bird, une fiction dans laquelle on retrouve des éléments de son adolescence.
TRAITS MARQUANTS
La Lady Bird du titre n’est nullement la femme de Nixon, mais Christine McPherson (Saoirse Ronan). En dernière année de secondaire, l’adolescente est souvent en conflit avec sa mère, Marion (Laurie Metcalf), une infirmière qui accumule les quarts de travail pour faire face aux dépenses.
Et parmi ces dernières, il y a l’école catholique de Lady Bird (c’est le nom qu’elle a elle-même choisi, pas celui que ses parents lui ont donné, insistet-elle), car il était hors de question que ses parents l’envoient dans l’école publique où Miguel (Jordan Rodrigues), son frère, a presque été témoin d’un meurtre. Miguel, on s’en doute, est le frère adoptif.
Mais nous n’aurons aucun autre détail, comme nous n’en saurons pas plus sur la mère de Marion, si ce n’est qu’elle était alcoolique et abusive. Son père, Larry (Tracy Letts), vient de perdre son emploi, victime d’une restructuration.
Chez Greta Gerwig, seuls les traits marquants des personnages secondaires sont dévoilés, car ils servent à la prise de conscience de l’adolescente.
PASSAGE À L’ÂGE ADULTE
Oui, Lady Bird est un film qui traite de ce passage entre l’adolescence et l’âge adulte, ce moment où la jeune définit qui elle est et ce qu’elle veut faire. Comme dans bon nombre de longs métrages du genre, celui-ci explore donc les relations avec les meilleures amies, les parents, la pression des pairs, les premières expériences amoureuses et sexuelles ainsi que la rébellion contre l’autorité.
La cinéaste de 32 ans a déjà indiqué en entrevue avoir été une jeune fille « intense ». À voir sa Lady Bird, on n’en doute pas une seconde ! Elle n’est pas dissipée – elle est une élève moyenne qui rêve d’aller à l’université à New York –, ne fait pas de coups pendables (elle est plutôt sage), et trouve un exutoire à sa personnalité originale dans les cours de théâtre de l’école.
Les dialogues de Greta Gerwig sont d’un humour, d’une justesse et d’une sincérité notables et tous les spectateurs pourront se retrouver dans certains aspects de la personnalité de cette Lady Bird flamboyante, Saoirse Ronan prouvant, une fois de plus, toute l’étendue de son talent. Laurie Metcalf – inoubliable en soeur de Roseanne dans la sitcom du même nom – nous rappelle pour sa part à quel point elle est douée pour le drame.
Lady Bird risque fort de se tailler une place dans la liste des nominations aux Oscars.