Le Journal de Montreal - Weekend
LA GUERRE, D’UNE GÉNÉRATION À L’AUTRE
Les films du cinéaste Richard Linklater, dont ce Last Flag Flying, se distinguent par leur humanisme et l’effet du temps qui passe sur les protagonistes.
Larry Shepherd (Steve Carell), surnommé Doc, Sal Nealon (Bryan Cranston), propriétaire d’un bar miteux et le pasteur Richard Mueller (Laurence Fishburn) sont frères d’armes de la guerre du Vietnam.
Doc demande à Sal et Richard de l’accompagner à l’arrivée de la dépouille de son fils, tué en Irak récemment.
On sent immédiatement que les trois hommes ont été marqués par la guerre de manières différentes, celles-ci se manifestant subtilement dans un regard, au détour d’une phrase ou encore dans leurs réactions face à ce qu’ils s’apprêtent à vivre, Richard Linklater ayant la bonne idée d’éviter tout « flashback » pouvant détailler leur passé commun.
MI-COMIQUE, MI-DRAMATIQUE
Accablé par les évènements, Sal ne se révolte pas. Pas plus que Larry et Richard. À l’instar du jeune Charlie Washington (J. Quinton Johnson), compagnon d’armes du fils de Doc, ils ne sont que des hommes ordinaires qui gèrent les épreuves de la vie du mieux qu’ils le peuvent.
En faisant de ce Last Flag Flying un « road movie » mi-comique, mi-dramatique, Richard Linklater gagne, malgré quelques maladresses scénaristiques et quelques longueurs, l’adhésion émotionnelle de son public.