Le Journal de Montreal - Weekend

UN SUCCÈS MÉRITÉ

Simon Gouache se trouve en ce moment exactement où il voulait être il y a dix ans, lorsqu’il est sorti de l’École nationale de l’humour. Perfection­nant son art soir après soir depuis une décennie, l’humoriste de 32 ans récolte aujourd’hui les fruits de so

- SANDRA GODIN Le Journal de Québec En plus d’assurer les premières parties de Louis-José Houde, Simon Gouache est en rodage partout au Québec. Pour toutes les dates, visitez simongouac­he.com.

Cet hiver, il a le privilège inouï d’assurer les premières parties de Louis-José Houde pour la deuxième fois, en plus d’être en tournée avec son premier oneman-show, pour lequel de nombreuses salles affichent déjà complet.

Simon Gouache aspire à rien de moins que de devenir « le meilleur humoriste de scène ». On doit dire qu’il est bien parti. Son court segment de dix minutes juste avant le spectacle Préfère

novembre de Louis-José Houde fait mouche.

« Je n’ai pas fait la tournée au complet des Heures verticales, j’ai fait la deuxième moitié (François Bellefeuil­le l’a précédé) et ç’a été les deux plus belles années de ma vie, confie-t-il. C’était certain que j’étais partant pour refaire une tournée avec Louis-José. C’est une belle vitrine, évidemment. Il n’y a pas meilleur pub pour faire connaître ton style. »

Une chance qu’il aime faire de la route parce que parallèlem­ent, Simon Gouache sillonne le Québec avec son tout premier one-man-show, qu’il rode depuis un an déjà.

ANXIÉTÉ, PARESSE, AUTHENTICI­TÉ

« Je pense que c’est un show très honnête, décrit-il. Je dis que c’est le journal d’un anxieux. J’ai des problèmes d’anxiété dans la vie, je suis très gêné. Au lieu de le cacher, j’ai décidé d’en parler. Et je me rends compte que ça rejoint tellement de monde. »

« Je parle aussi des relations interperso­nnelles. J’ai un sens de l’observatio­n assez aiguisé. Parce que quand je suis en groupe, je n’ai tellement pas la volonté d’être le centre d’attention que j’observe beaucoup. »

On connaît Simon Gouache aussi pour exploiter son personnage de gars disons... paresseux. Dans des capsules de stand-up diffusées sur les réseaux sociaux, il évoque son respect pour ceux qui sont capables de terminer un livre et de faire un voyage en sac à dos. Le meilleur exemple est aussi son numéro viral sur les Olympiques et le CrossFit, qui a atteint plus de 1,5 million de visionneme­nts cet été.

« Ça m’a prouvé que j’ai réussi mon pari de me concentrer sur quelque chose, mon pari que ce soit plus long, mais quand c’est arrivé (que son numéro soit viral), ça m’a rendu tellement fier », dit-il.

SANS LES RÉSEAUX SOCIAUX…

Contrairem­ent aux humoristes de la nouvelle génération, Simon Gouache ne s’est toutefois pas fait connaître en participan­t à toutes les webséries possibles et en exploitant les réseaux sociaux.

« Je n’ai pas pris la décision de ne pas le faire, j’ai décidé d’arrêter de le faire », dit-il honnêtemen­t.

« Ce n’est pas ce que je fais de mieux. Ce n’est pas dans ma nature non plus. Ce que j’aime le mieux, c’est la scène, c’est là que je suis le meilleur. Je veux devenir le meilleur humoriste de scène. Ça prendra le temps que ça prendra, mais c’est ça que je veux faire toute ma vie. Moi, je me vois faire une carrière qui serait juste de sortir un one-man-show après l’autre. »

Bien que leur méthode de travail soit « complèteme­nt différente », on peut voir certaines similarité­s entre LouisJosé Houde et Simon Gouache.

Leur passion première est la scène. Et Simon Gouache est, tout comme Louis-José Houde, un humoriste très méticuleux dans la livraison de ses textes. Il est un maniaque du rythme. « Chaque ligne doit amener quelque chose », dit-il.

… ET SANS TEXTE

Ce qu’il y a de particulie­r, c’est que Simon Gouache n’a simplement… aucun texte. Son spectacle n’est écrit nulle part. Même pas quelques mots griffonnés pour se souvenir de l’ordre des sujets.

« Tout est dans ma tête. Je suis incapable d’écrire sur papier. Ç’a été la grosse difficulté quand j’ai commencé mon one-man-show, pour les deux personnes avec qui je travaille. J’ai un don de mémoire et de synthèse dans ma tête, qui vient un peu de la maladie mentale, pour être bien honnête. C’est un peu un TOC (trouble obsessif compulsif). »

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