Le Journal de Montreal - Weekend
«JE DOIS ACCEPTER QUE C’EST AINSI QUEJE CHANTE>> – SHANIA TWAIN
Shania Twain le reconnaît sans gêne : désormais plus grave, sa voix a bien changé depuis l’époque de ses succès Man ! I Feel Like a Woman et That Don’t Impress Me Much. Si la maladie de Lyme qui l’a frappée il y a quelques années l’a forcée à la rééducati
« C’est une blessure permanente. Afin d’obtenir les mêmes sons, je dois me servir de ma voix différemment. C’est sur mes oreilles que je me fie le plus. C’est beaucoup de travail. Je ne serai plus jamais aussi précise que je l’ai été. Je dois simplement accepter que c’est ainsi que je chante maintenant », a avoué la Canadienne lors de son dernier passage à Montréal.
Malgré tout, cette épreuve lui a permis de faire souffler un vent nouveau sur son premier effort de compositions originales en 15 ans. « Sur cet album, j’ai pu ajouter de nouvelles sonorités. Je fais toutes les harmonies », a-t-elle fièrement précisé.
SEULE AU FRONT
De son propre aveu, la création de
Now a été « l’expérience musicale la plus personnelle » de Shania Twain, car elle a choisi de se faire confiance, loin de son ancien complice et ex-mari Robert « Mutt » Lange.
« Je n’enregistrerai peut-être plus jamais un album comme celui-là. C’était très important pour moi de le faire seule. Je me devais de redécouvrir mon écriture de chansons en solo parce que pendant 15 ans, j’ai écrit avec lui. »
Mais pour ça, il a fallu que la chanteuse de 52 ans accepte de prendre un risque.
« Il y a des avantages et des inconvénients à faire les choses de façon indépendante. Tu as la liberté de création et tu es assis dans le siège du conducteur. C’est ta vision qui prend vie. Le risque, c’est de prendre l’entière responsabilité. Tu ne peux pas la partager », a-t-elle détaillé.
DOUTES DISSIPÉS
Et des doutes, il y en a eu durant la période d’incubation de Now. Shania Twain était d’ailleurs terrifiée par ce projet.
« Le plus gros défi, c’était de faire cet album seule. Ce n’était pas de savoir si j’allais créer de la bonne musique. Je savais que j’allais faire la musique dont je serais satisfaite, je savais mes attentes élevées, mais je ne savais pas si j’allais avoir le courage [de le faire] », dit-elle.
C’est l’offre du Caesars Palace à Las Vegas, dont elle a commencé à fouler la scène en décembre 2012, qui a répondu à ses interrogations.
« C’était la période où je testais ma voix. Pouvais-je le faire ? Avais-je suffisamment appris de choses sur ce qui ne va pas pour surmonter [cette difficulté] ? Quand j’ai réussi à Las Vegas, j’ai su que je pouvais faire cet album. »