Le Journal de Montreal - Weekend
LE VRAI DU FAUX…
Guillaume Canet laisse libre cours à son imagination débordante dans Rock’N Roll, comédie faussement biographique pour laquelle il donne la réplique à sa conjointe, Marion Cotillard. Rock’N Roll
Guillaume Canet a tout pour lui. À 42 ans, il a gagné un César, vit avec Marion Cotillard, est l’heureux père du petit Marcel et a entamé le tournage d’un film réalisé par Philippe Lefebvre avec Camille Rowe comme covedette. C’est elle qui, bien involontairement, met le feu aux poudres. Car celle qui joue le rôle de sa fille lui explique qu’il a une image rangée, de père de famille, bref, qu’il n’est plus vraiment rock. Guillaume entreprend alors de secouer un peu sa vie… avec des conséquences plutôt inattendues.
Un film de Guillaume Canet Avec Guillaume Canet, Marion Cotillard et Gilles Lellouche
Il ne faut pas trop en dire, car cette comédie déjantée dans laquelle tout le monde joue son propre rôle, y compris Johnny et Laetitia Hallyday, mise aussi sur l’effet de surprise et la surenchère.
SURPRISES ET SURENCHÈRES
Le début de Rock’N Roll se passe à essayer de démêler le vrai du faux dans cette mise en scène exagérée de la vie de l’acteur et réalisateur. Ainsi, Marion Cotillard sautant de joie à l’idée de jouer dans le prochain film de Xavier Dolan donne lieu à un apprentissage et des répétitions d’un accent québécois qui font hurler de rire.
On finit ensuite par prendre de la distance, le scénario de Guillaume Canet, Philippe Lefebvre et Rodolphe Lauga s’éloignant complètement de la réalité. Mais, au détour d’une situation ou d’une réplique particulièrement bien sentie, on ne peut s’empêcher de constater que, si Canet tombe volontiers dans l’exagération comique, il en profite pour faire passer plusieurs messages sur l’industrie du cinéma, le vedettariat, la peur de vieillir et la course effrénée à la jeunesse.
LETTRE D’AMOUR
Rock’N Roll est aussi – il ne faut pas oublier que Canet a écrit et réalisé Les petits
mouchoirs – une magnifique lettre d’amour à Marion Cotillard dont on apprécie qu’elle se prête si élégamment au jeu d’un humour pas toujours flatteur. Le couple s’amuse, on sent que le cinéaste et sa bande d’amis ont fait ce long métrage pour se faire plaisir et, au final, tout ce joli monde parvient à embarquer le public dans son délire.