Le Journal de Montreal - Weekend

Blanche-Neige et les sept nains a 80 ans!

Le 21 décembre 1937, Walt Disney pousse un soupir de soulagemen­t. L’incroyable aventure de Blanche-Neige, amorcée trois ans plus tôt, vient de connaître une fin heureuse au Carthay Circle Theatre de Los Angeles.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

En juin 1934, Walt Disney, alors âgé de 33 ans et qui s’est fait connaître avec ses courts-métrages animés mettant en vedette une petite souris appelée Mickey, annonce triomphale­ment au New

York Times qu’il met en chantier le tout premier long métrage d’animation, dont chaque image est dessinée et coloriée à la main. Personne n’y croit, pas même son frère et associé Roy. Mais Walt veut impérative­ment rentrer dans la cour des grands et faire des Walt Disney Studios l’égal des Warner, MGM, RKO et autres « majors » de l’époque.

Pendant le développem­ent du projet, Hollywood n’est pas tendre. Tout le monde se moque de lui et surnomme Blanche-Neige et les sept nains la « folie de Disney », d’autant que le budget initial de 250 000 $ (10 fois le coût de ses courts-métrages) gonfle au point d’atteindre 1,48 million $, une somme énorme pour l’époque. Le visionnair­e n’écoute pas ses détracteur­s. Il hypothèque sa maison, écrit le scénario en faisant des sept nains les personnage­s principaux, le réécrit en les passant à l’arrière-plan, embauche des animateurs, leur demande de faire jouer les scènes du film à des acteurs, de les filmer pour en dessiner le résultat, fait composer la musique, etc. Il veille à tout. Il joue son nom et sa carrière.

CRITIQUES DITHYRAMBI­QUES

À la fin de la toute première projection publique de BlancheNei­ge et les sept nains, le soir du 21 décembre 1937, Walt Disney peut être fier. L’assistance, dans laquelle se trouve, entre autres, Marlène Dietrich, applaudit à tout rompre et se lève spontanéme­nt en signe d’appréciati­on. Les critiques sont dithyrambi­ques, le magazine

Time le place en page couverture, entouré des sept nains. Et lorsque le film prend l’affiche partout à travers les États-Unis et le Canada, le 4 février 1938, il fait salle comble, devenant, en 1939, le film parlant à avoir obtenu le plus de succès

aux guichets. À ce jour, Blanche-Neige et les sept nains figure toujours dans la liste des 10 films ayant engrangé le plus d’argent au box-office.

RÊVE AMÉRICAIN

Le 23 février 1939, lors de la cérémonie des Oscars, une toute jeune Shirley Temple remet une merveilleu­se surprise à Walt Disney, un Oscar de taille normale, accompagné de sept Oscars miniatures représenta­nt les sept nains. C’est la consécrati­on ainsi que le début de « l’âge d’or de l’animation ». Les studios Disney font désormais partie des « majors », symboles du rêve américain.

Après avoir repris l’affiche régulièrem­ent tous les 10 ans, une coutume inaugurée en pleine Seconde Guerre mondiale pour renflouer les coffres des studios, Blanche-Neige

et les sept nains a été restauré, est toujours le premier titre choisi pour lancer une nouvelle collection d’oeuvres des studios et est en train d’être adapté en prise de vues réelle par la scénariste Erin Cressida Wilson (La fille du train). Pas de doute, Blanche-Neige, son prince charmant et ses sept nains ont encore de beaux jours devant eux !

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Walt Disney

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