Le Journal de Montreal - Weekend

COLIN FARRELL, DE TÊTE BRÛLÉE À ACTEUR MATURE

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À ses débuts, l’Irlandais Colin Farrell accumulait les frasques et les scandales. Mais avec le temps, il s’est transformé en un acteur plus posé, d’une maturité étonnante, d’où un jeu plus sincère et profond. À l’occasion de la sortie en DVD et en VSD de La mise à mort du cerf sacré, dans lequel il incarne avec une sobriété exemplaire un médecin sous pression, retour sur les meilleurs coups de sa carrière. 4 LA CABINE (2002)

À Manhattan, un relationni­ste se retrouve piégé dans une cabine téléphoniq­ue par un tireur embusqué qui lui dicte ses volontés au bout du fil. Dans ce tendu huis clos à ciel ouvert, Colin Farrell joue avec nuance et vigueur un jeune loup arriviste et infidèle, qui se fera servir une leçon aussi méritée que dramatique. Joel Schumacher

(Lignes interdites) orchestre le tout avec dynamisme et savoir-faire.

3 LE NOUVEAU MONDE (2005)

En 1607 en Virginie, l’explorateu­r anglais John Smith s’éprend de la princesse amérindien­ne Pocahontas. S’éloignant considérab­lement de la version édulcorée du film d’animation de Disney, Terrence Malick (Les moissons

du ciel, L’arbre de la vie) applique son habituel traitement lyrique envoûtant à cette histoire fondatrice de la mythologie américaine. Tant Colin que la belle inconnue Q’Orianka Kilcher se plient avec talent au ton particulie­r de l’oeuvre.

4 BIENVENUE À BRUGES (2008)

À la suite d’une erreur grave, un jeune tueur à gages irlandais et son complice plus âgé sont envoyés en Belgique pour y attendre les ordres de leur patron. Exercice de style brillant, aux dialogues savants, mais parfois appuyés, ce premier long métrage de Martin McDonagh (Trois affiches tout

près d’Ebbing, Missouri, présenteme­nt en salles) navigue habilement entre thriller et théâtre de l’absurde. À la limite de l’autoparodi­e, Colin est tout simplement hilarant, aux côtés d’un Brendan Gleeson plus sobre.

3 LE HOMARD (2015)

Dans une société du futur, un nouveau célibatair­e doit se rendre dans un hôtel où il a 45 jours pour trouver l’âme soeur à défaut de quoi il sera transformé en animal. Deux ans avant La mise à mort du cerf sacré, le Grec Yorgos Lanthimos (Canine) dirige Colin Farrell dans cette satire sociale fantaisist­e et cruelle, mise en scène avec une rare précision. Tout en retenue et en malaise, Colin est simultaném­ent attachant et terrifiant, face à une touchante Rachel Weisz.

4 LES PROIES (2017)

En Virginie, durant la guerre de Sécession, un soldat blessé à la jambe, qui a déserté l’armée de l’Union, trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles. Avec finesse et drôlerie, Sofia Coppola a inversé la propositio­n de son Cri ultime (où des adolescent­s se pâmaient devant des jeunes filles en fleur) aux fins de ce remake personnel et fignolé du film de Don Siegel, affaibli cependant par un scénario mince et épisodique. Entouré des magnifique­s et très justes Kirsten Dunst, Nicole Kidman et Elle Fanning, Colin ne sait plus où donner de la tête.

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