Le Journal de Montreal - Weekend
DERRIÈRE LE RIDEAU DE REVUE ET CORRIGÉE
La cuvée 2017 de Revue et corrigée – qui était particulièrement réussie – comporte, comme chaque année, son lot de défis. Si les cinq comédiens sont tous des habitués de la traditionnelle revue théâtrale, l’équipe d’auteurs et le metteur en scène faisaien
Déjà, les nombreux événements qui ont marqué l’actualité durant les derniers mois de l’année ont obligé l’équipe d’auteurs à revoir plusieurs textes et à travailler sans relâche jusqu’au soir de la première.
René Simard, qui était à la barre de la Revue pour la première fois, a tenu à y mettre du sien. « Avec une nouvelle équipe d’auteurs et un nouveau metteur en scène, on plongeait inévitablement dans l’inconnu », reconnaît le comédien Marc St-Martin qui, comme ses coéquipiers, a répété 200 heures en salle et autant d’heures à la maison.
Cette année, la Revue qui ne contenait pas une once de méchanceté a opté pour un ton humoristique, où dominaient la musique, les chansons et les chorégraphies. Bref, plus de rythme, le tout avec un comédien en moins. « René a un très grand sens de l’humour, mais l’humour noir lui plaît moins », souligne Marc St-Martin qui parodie plus d’une quinzaine de personnages. VÉRITABLE CASSE-TÊTE
Quant aux récents scandales sexuels, cela a représenté un casse-tête. « Ce n’est pas facile de trouver quelque chose de drôle sur un sujet si délicat », estime Marc St-Martin qui, l’an dernier, avait parodié Gilbert Rozon dans le cadre du 375e de Montréal. Si cette année, on a évité une imitation de l’homme controversé, on a néanmoins effleuré le sujet, tandis qu’Éric Salvail a eu droit à sa parodie.
Autre défi pour l’équipe derrière le rideau : travailler avec un homme aussi talentueux que René Simard, mais forcément très perfectionniste quand vient le temps de présenter des chansons et de livrer un spectacle sans entracte. « On a dû travailler très fort pour que les voix soient justes et réussies », révèle Marc St-Martin, le doyen de Revue et corrigé.
« Les coulisses étant très exiguës, c’était un tour de force sur le plan logistique », précise le comédien. C’est qu’habituellement, l’entracte permet une rotation de costumes, de perruques et d’accessoires. Rien de banal pour un spectacle qui compte près de 40 sketches et plus de 70 perruques et autant de costumes à enfiler en souvent moins de 20 secondes. BELLE TROUVAILLE
Parmi les belles trouvailles de cette cuvée, mentionnons le balcon sur scène qui a été créé à la demande du metteur en scène pour servir deux grands numéros.
Le premier étant celui où René Angélil (Martin Héroux) apparait en ange devant les extravagances de sa protégée Céline (Julie Ringuette). « Le défi était de placer René au ciel », souligne Martin Héroux qui parodie 17 personnages. « René a une voix si particulière, c’est très intéressant à faire. »
Le second a servi à l’interprétation de Régis Labeaume. « Ce personnage est mon bonbon cette année », confie Marc St-Martin. C’est une marionnette d’environ 3 pieds qui sert à représenter le bas du corps du maire de Québec, tandis que seule la tête du comédien est visible. « J’ai dû travailler beaucoup pour être à l’aise à manipuler la marionnette », révèle-t-il. LES FAVORIS
Plusieurs personnages favoris sont de retour. Le défi était de leur trouver un nouvel angle lié à l’actualité.
Ainsi, on retrouve Julie Snyder (Marc St-Martin) avec Pierre Karl Péladeau (Benoît Paquette) et Lucie Laurier (Julie Ringuette) dans le cadre de l’émission Occupation double. « On voit une Julie qui s’accroche et qui ne veut pas laisser sa place », précise le comédien.
Parmi les autres bons coups, mentionnons, pour les amateurs de sports, Dave Morisette (Benoît Paquette) et Ron Fournier (Marc St-Martin).
Ajoutons les imitations de Safia Nolin, Julie Payette et Anne-France Goldwater toutes parodiées par Suzanne Champagne. En supplémentaires au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 7 janvier 2018