Le Journal de Montreal - Weekend
LE MARIAGE... 50 ANS PLUS TARD
L’actrice française Macha Méril – la mère de Pierre Lambert dans la télésérie Lance et compte – raconte avec bonheur son mariage inattendu avec le musicien et compositeur Michel Legrand, 50 ans après leur coup de foudre, dans Michel et moi.
Cette autobiographie passionnante raconte la passion fulgurante qu’ils avaient ressentie l’un pour l’autre pendant l’été 1964, alors qu’ils s’étaient rencontrés dans un festival du film à Rio de Janeiro.
Elle avait 24 ans, il en avait 32. Elle était fiancée. Il était marié et père de deux enfants. Michel avait dit : « Nous nous retrouverons dans une autre vie. » Contre toute attente, 50 ans plus tard, ils se sont mariés.
Macha Méril raconte leur histoire et leur amour, parle de leurs projets et s’interroge sur la puissance et le mystère de l’amour dans ce témoignage rempli d’émotions. Elle appuie les projets artistiques de son mari, qui s’est récemment tourné vers la musique classique.
LE LATE LOVE
Pour Macha Méril, l’amour n’a pas d’âge. Mais elle trouvait quand même incroyable ce qui lui arrivait. « Je voulais essayer de démêler les raisons pour lesquelles tout ça est arrivé. Je ne crois pas au hasard complet, lance-t-elle en entrevue. Je crois qu’on se fabrique un peu le hasard, on se prépare... Je voulais réfléchir sur ce que ça signifie une rencontre, à nos âges. Et ce que signifie le
late love. Je pense que c’est le meilleur, et je ne plaisante pas ! »
À 77 ans, elle pense que c’est le moment idéal. « On est libérés de toutes les autres tâches. La société n’attend plus de nous qu’on soit gentil et qu’on ne réclame pas trop. Mais nous, justement, on a le temps de s’occuper de l’amour ! Les parents ne sont plus là, les enfants sont grands, ils ont leur vie », commentet-elle.
« La clef, c’est assez mystérieux : on croit que la vieillesse est une espèce de diminution et moi, je pense que c’est le contraire. C’est une augmentation, parce qu’on vit les choses beaucoup mieux. Et en plus, on ne se pose pas la barre trop haut. On n’est pas trop exigeant. On sait quelles sont les possibilités qu’on a et du coup, on n’a pas de déception. »
LE DESTIN
Encore faut-il trouver la personne idéale – une chance dont Macha Méril est bien consciente. « Je pense que j’étais une femme très difficile et je pensais que c’était foutu, que j’étais immariable, infréquentable et trop chiante. Et puis voilà, j’ai rencontré Michel et, miracle, je le connaissais déjà ! » Croit-elle au destin ? « Je n’y croyais pas jusqu’à maintenant. Je suis très pragmatique... et cet événement m’a fait changer un peu. Je crois maintenant qu’il y a des forces supérieures qui nous gouvernent et qu’il ne faut pas lutter. Pour nous, ce sont les grands sentiments qui nous investissent et la seule chose qu’on peut faire, c’est d’ouvrir les bras et les gérer convenablement. Ne pas refuser. Il ne faut pas avoir de regrets. »
Quand son livre a été fini, elle l’a fait lire à Michel Legrand, 85 ans. « Il était très ému et m’a dit : “C’est formidable ! Mais tu vas publier quand on sera morts.” »
Finalement, ses amis du monde de l’édition l’ont convaincue de ne pas laisser ce texte dans un tiroir puisqu’il allait servir à tout le monde qui a espoir de rencontrer le grand amour. « Je me suis laissé convaincre et Michel aussi. »