Le Journal de Montreal - Weekend
Jamais « trop » pour l’humoriste et actrice
La deuxième saison de Trop arrive sur ICI Tou.tv Extra mercredi. La tournée de rodage du spectacle Du bruit dans le cosmos se poursuit. Le festival Dr. Mobilo Aquafest se tiendra du 6 au 14 avril prochain, aux Théâtres Outremont, Rialto et Fairmont.
Si Virginie Fortin pouvait décider de l’avenir, elle copie-collerait sa dernière année et passerait la prochaine décennie à donner des spectacles entre deux tournages d’une série de fiction. « Présentement, je vis le rêve total, déclare la jeune femme de 31 ans en entrevue. D’un côté, je fais du stand-up et j’écris mes propres blagues, et de l’autre, je joue dans Trop. Avoir la possibilité de faire les deux, c’est génial. C’est un rythme de croisière que j’adore. »
Cette semaine, Virginie Fortin reprend du service dans Trop. Réalisée par Louise Archambault et Chloé Robichaud, la deuxième saison du feuilleton propose un changement de dynamique au sein du clan Desbiens. Après avoir aidé sa soeur Anaïs (Virginie Fortin) à accepter sa bipolarité au cours des 13 premiers épisodes, Isabelle (Evelyne Brochu) aura à son tour besoin de soutien pour traverser une crise.
« Les rôles sont inversés », souffle la comédienne.
SYNDROME DE L’IMPOSTEUR
De nouveaux noms se grefferont au générique de la série ce printemps. Élyse Marquis interprétera la psychologue de Marc-Antoine (Éric Bruneau), Jean-Philippe Perras jouera un nutritionniste séduisant, Jean-François Provençal tiendra le rôle du compagnon de course d’Anaïs et François Létourneau campera le successeur d’Isabelle au travail.
Quant aux textes de Marie-Andrée Labbé, qui avaient séduit la critique l’an dernier, ils sont tout aussi drôles et touchants, souligne Virginie Fortin. Pour appuyer ses dires, l’humoriste raconte comment elle a dévoré les scénarios alors qu’elle était au Festival Fringe d’Édimbourg, en Écosse, en août dernier. « Je devais me concentrer sur mon
show, mais je n’étais pas capable d’arrêter de lire ! » s’exclame-t-elle.
Issue du milieu de l’improvisation, Virginie Fortin révèle avoir souffert du syndrome de l’imposteur lors du tournage des premiers épisodes de Trop en 2016. Mais après une nomination aux prix Gémeaux comme Meilleur premier rôle féminin, c’est avec confiance qu’elle a retrouvé ses partenaires de jeu l’an dernier.
« La première année, c’était nouveau pour moi. J’arrivais dans une gang d’acteurs qui n’ont plus rien à prouver. J’étais terrifiée. Cette année, je savais que j’étais capable de faire le vide autour de moi. Je savais que j’étais capable de m’abandonner. »
NOUVEAU MODÈLE
Côté humour, Virginie Fortin rode depuis novembre son premier one-womanshow, Du bruit dans le cosmos. Selon ses dires, il s’agit d’un spectacle « existentialiste niaiseux, philosophique nono, mais somme toute réfléchi et spatial ».
En avril, elle participera au gala de clôture du Dr. Mobilo Aquafest, un festival d’humour alternatif qu’elle a fondé en 2016 avec Guillaume Wagner, Adib Alhalidey et Sèxe Illégal. L’incertitude qui plane sur l’avenir du Festival Juste pour rire poussera sans doute plusieurs spectateurs à jeter un oeil au rendez-vous.
« Par désir de capitalisme moins sauvage, on voulait créer un modèle qui profite plus aux artistes qu’aux producteurs, explique la gagnante d’En route
vers mon premier gala en 2013. On avait ce besoin de s’émanciper du format qu’on connaît bien. C’est une recette efficace, mais ça contribue à homogénéiser le produit. Ça fait en sorte que toutes sortes d’humoristes avec toutes sortes de façons de penser finissent par faire la même chose parce qu’ils doivent répondre aux exigences de 10 000 producteurs, diffuseurs, subventions... »