Le Journal de Montreal - Weekend
KIM NGUYEN L’ÉCLECTIQUE
Né en 1974, le Montréalais Kim Nguyen a découvert le cinéma relativement tard. Aujourd’hui, après une nomination aux Oscars, une mention spéciale du jury oecuménique à Berlin et, entre autres, le prix du meilleur film du Festival du film de TriBeCa, il no
Kim, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?
Au Cégep Saint-Laurent, il y avait une salle dans laquelle j’allais souvent voir des films pour 2 $ à l’époque. Je me rappelle y avoir vu La guerre des
étoiles et Peau d’âne. Et l’intermission, lors du changement de bobines, faisait partie du plaisir. C’est plus tard que les films m’ont influencé. Je n’étais pas un grand cinéphile pendant ma jeunesse. Au secondaire, j’aimais beaucoup la photographie, ma culture cinématographique s’est vraiment développée à la fin du secondaire et quand je suis rentré au collège.
Votre premier film marquant ?
Je n’en ai pas ! Je pense que les films que j’ai le plus analysés quand j’étais à l’école du cinéma puis au début de mon métier et que je regarde encore aujourd’hui sont tous deux de Francis Ford Coppola. Il s’agit de C’est l’apocalypse la version originale - et Le Parrain.
Et le plus récent ?
J’ai beaucoup aimé Toni Erdmann, une espèce d’exploration psychologique qui dure presque trois heures. Je ne me suis jamais ennuyé.
Quel(e) acteur(trice) vous a particulièrement fasciné ?
J’en ai cinq ! Sans équivoque, et l’un des plus grands en ce moment, c’est Joaquin Phoenix. Dans le passé, parce que je trouve son travail plus récent moins percutant, Jeff Bridges. Plus récemment, je trouve Michelle Williams extraordinaire. Au Québec, il y a Céline Bonnier, une grande actrice. Et au Canada anglais, il y a Tatiana Maslany.
Qu’est-ce qui vous attire chez un(e) acteur(trice) ?
En tant que réalisateur, on cherche une espèce de nonchalance qui est associée à un courage sans limite, un manque total de pudeur et, bien sûr, une espèce de force sexuelle qui fait qu’on est attiré par ces gens-là. Souvent, il y a une part d’androgynéité. Souvent, les dieux portent les deux sexes, et on se rend compte que les acteurs les plus connus au monde portent cette androgynéité.
Qui a été votre premier « kick » au grand écran ?
La princesse Leia [incarnée par Carrie Fisher dans la saga Star Wars, NDLR] ! À la télévision, c’était Passe-Carreau [dans l’émission Passe-Partout et interprétée par Claire Pimparé, NDLR ].
Un film qui vous fait pleurer ?
Il y en a plusieurs, mais un en particulier qui m’a beaucoup touché dans les dernières années est Paradis avec Cate Blanchett et Giovanni Ribisi, réalisé par l’Allemand Tom Tykwer, le cinéaste de Cours, Lola, cours.
Quel film avez-vous vu le plus grand nombre de fois, celui dont vous connaissez les dialogues par coeur ?
Je pense que c’est L’avventura [film de l’Italien Michelangelo Antonioni avec Monica Vitti, Léa Massari et Gabriele Ferzetti, sorti en 1960], pour le voyage, le retour romantique à la séduction, la côte, les bateaux…
Si tout était possible, quel réalisateur, vivant ou mort, aimeriez-vous inviter au cinéma ?
Francis Ford Coppola, définitivement… surtout qu’il fait du vin !