Le Journal de Montreal - Weekend

50 ANS, ÇA SE FÊTE!

Les 50 ans des Belles-Soeurs, une pièce née sur les planches le 28 août 1968, ne pouvaient être passés sous silence. Les célébratio­ns ont débuté au début de juillet, avec la reprise, au Théâtre Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse, de la pièce musicale mise en

- MARIE-JOSÉE ROY

« Michel Tremblay est l’auteur le plus important culturelle­ment dans l’histoire québécoise, et Belles-Soeurs est la pièce maîtresse de son répertoire. C’était hyper important pour nous que ça débute à l’été du 50e anniversai­re », affirme Sébastien G. Côté, de Musicor Spectacles, instigateu­r de l’ambitieuse entreprise comptant 12 actrices-chanteuses, qui se déploiera dans sept régions du Québec jusqu’en 2019.

ÉMOTIONS

Après avoir longtemps incarné DesNeiges Verrette, Kathleen Fortin joue la Germaine Lauzon gagnante du convoité million de timbres. Elle a récemment accepté de remplacer Maude Guérin qui s’est retirée pour des raisons de santé.

Frédérike Bédard succède à Janine Sutto dans le fauteuil roulant d’Olivine Dubuc. Sonia Vachon renfile le costume de Rose Ouimet. Éveline Gélinas vit quant à elle son baptême des BellesSoeu­rs sous les traits de la délurée Pierrette Guérin.

« Belles-Soeurs, c’est la carte de survie de notre dramaturgi­e. C’est vivant, festif, on rit, on pleure. C’est un spectacle complet. La chanteuse-actrice que je suis prend son pied royalement ! » s’emballe Kathleen Fortin.

Le périple Belles-Soeurs est bien rodé. Chaque soir, les interprète­s arrivent en salle vers 18 h et montent sur scène à 19 h pour un test de son. Chacune s’habille et se maquille seule.

À 20 h, les quatre musiciens auront pris place derrière leur grillage et les vedettes sont prêtes à pousser leurs textes et la quinzaine de ritournell­es, qu’elles entonnent « live ».

Elles doivent être dans une forme splendide puisqu’aucune doublure ne se cache derrière les rideaux pour les remplacer au pied levé.

« On ne peut pas trop boire, faire la fête ou crier, car on doit prendre soin de nos voix. En même temps, ce n’est pas le couvent non plus ! » rigole Kathleen Fortin.

ACTUEL

De l’avis des vedettes féminines des Belles-Soeurs, le propos du récit résonne encore fortement dans la société contempora­ine. Toutes évoquent le mouvement #MoiAussi, dont la douleur se dessine en filigrane dans le monologue du « maudit cul ».

L’une voit dans la quête de lumière de ces femmes un reflet de l’époque actuelle, où tout un chacun cherche à exister aux yeux du plus grand nombre, peu importe la plateforme. L’autre y dénote une métaphore sur l’envie, avec la trahison des amies de Germaine qui lui déroberont son précieux butin.

HOMMAGE

Les timbres à coller d’hier qui rappellent le « couponing » d’aujourd’hui, la sérénité qui passe par la possession matérielle, l’emprise de la religion : les parallèles à tracer sont nombreux.

« Ça fait partie de notre ADN, estime Kathleen Fortin. C’est bien sûr un hommage à nos mères, à nos grand-mères, mais ces femmes existent encore. » Pour en savoir plus sur la tournée des

Belles-Soeurs, on consulte le site de la tournée bellessoeu­rs.ca

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