Le Journal de Montreal - Weekend

LE HARCÈLEMEN­T SEXUEL ENTRE EN JEU

Dans la foulée du mouvement #MoiAussi, le comédien Raymond Cloutier a voulu reprendre la pièce de l’auteur américain David Mamet écrite en 1992, qui met de l’avant la confrontat­ion entre une élève de niveau universita­ire et son professeur.

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

« L’idée de monter cette pièce que j’ai vue au moment de sa création, à New York, me trottait dans la tête depuis un certain temps déjà », lance d’emblée le comédien Raymond Cloutier, qui signe la mise en scène et qui a légèrement modifié la pièce. C’est lorsque le mouvement de dénonciati­ons d’agressions sexuelles et autres a pris de l’ampleur l’automne dernier que le comédien a insisté pour concrétise­r son projet pour l’été.

La pièce est désormais déménagée au Québec et se situe en 2018. Les spectateur­s seront devant un huis clos entre un professeur et son élève, Carol, 25 ans, interprété­e par Gwendoline Côté.

« J’interprète John, un professeur de 70 ans, un peu désagréabl­e et misogyne qui souhaite devenir doyen de sa faculté », précise-t-il.

Son élève, qui est issue d’un milieu défavorisé, vient à sa rencontre souhaitant obtenir sa note sur un travail qu’elle a fait dans le cadre de son cours.

« Le professeur estime que l’université ne devrait pas être accessible à tous », ajoute-t-il, conscient qu’il s’agit déjà de propos qui engendrero­nt des discussion­s et soulèveron­t même une polémique. « Selon le professeur, l’université n’est pas un droit absolu. »

ABUS DE POUVOIR

Tout sera une question de perception entre le professeur et son élève. C’est que l’étudiante juge les principes et les propos du professeur discrimina­toires envers les femmes et envers les moins bien nantis. Peu à peu, elle va s’immiscer dans la vie privée du professeur. « Au départ, étant peu outillée, l’étudiante est intimidée devant le professeur, mais on verra qu’elle prendra de l’assurance », souligne le comédien. D’autant plus que Carol est déterminée à réussir ses études. Peu à peu, on verra se dessiner des abus de pouvoir et d’autorité, conjugués avec du harcèlemen­t psychologi­que et sexuel. « Tout est très subtil et il faudra nuancer », dit Raymond Cloutier.

Chose certaine, il y aura des conséquenc­es désagréabl­es, voire graves, qui découleron­t de cette histoire pour le professeur.

« C’est un homme comme plusieurs mononcles qui s’imagine être propriétai­re de tous ces corps féminins qui sont dans ses cours », confie le comédien.

CONSÉQUENC­ES DÉSAGRÉABL­ES

Devant un professeur têtu, on verra une élève devenue révoltée réalisant qu’elle fait face à un homme qui a le pouvoir de lui faire vivre l’échec ou le succès. C’est l’inévitable soumission devant l’autorité.

À partir de là, on doit s’attendre à ce que la vengeance risque d’entrer en jeu. Les enjeux deviendron­t si importants pour les deux protagonis­tes que leur destin sera changé à tout jamais.

« Nous sommes dans un grand débat d’idées, et on va très loin », dit-il.

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OLEANNA Auteur : David Mamet Mise en scène : Raymond Cloutier et Distributi­on : Gwendoline Côté Raymond Cloutier Du 6 juillet au 4 août Théâtre de Sutton
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