Le Journal de Montreal - Weekend
LE RÊVE AMÉRICAIN DE TROIS QUÉBÉCOIS
Trois ans après la sortie de Turbo Kid, les États-Unis s’ouvrent à Yoann-Karl Whissell, François Simard et Anouk Whissell. Le trio de réalisateurs québécois, mieux connu sous le nom de RKSS, débarque aujourd’hui avec
Summer of 84, une production américaine pour laquelle la pression se fait ressentir depuis un bon moment déjà. Les attentes sont présentes. Et les cinéastes le savent pertinemment.
« Quand on est arrivés avec Turbo Kid, les gens ne savaient pas à quoi s’attendre. Mais là, ils ont des attentes. Et on arrive avec un nouveau film qui est complètement différent. On ne sait pas s’ils vont nous suivre ni comment ils vont réagir », avance François Simard.
En effet. Alors que Turbo Kid s’appuyait lourdement sur la science-fiction et la comédie, le tout arrosé d’une généreuse dose d’hémoglobine, Summer of 84 donne dans le réalisme, voire la sobriété. Et c’est exactement ce à quoi tenaient les trois réalisateurs québécois : s’aventurer dans un univers diamétralement opposé pour éviter les comparaisons, certes, mais aussi montrer qu’ils sont « capables de faire autre chose ».
« On aurait pu faire Turbo Kid 2 tout de suite. Mais on savait très bien que si c’était ce qu’on choisissait de faire, on devrait possiblement ensuite en faire un troisième, un quatrième, et ainsi de suite. Et on aurait inévitablement été trop occupés et associés à ce genre de projet pour faire autre chose de complètement différent », confie François Simard. Les fans peuvent donc se rassurer ; Turbo
Kid 2 est toujours bel et bien vivant dans l’esprit des trois complices. Bien qu’aucune date de tournage, et encore moins de sortie, ne soit avancée, une deuxième version du scénario est présentement sur leur table de travail.
LES ADOS MÈNENT L’ENQUÊTE
Cette fois-ci, donc, exit les robots, les déserts post-apocalyptiques et la fantaisie. Avec
Summer of 84, les trois Québécois mettent aujourd’hui en scène une bande d’adolescents convaincus que leur voisin est en réalité le tueur en série qui fait la manchette locale.
« C’est une histoire universelle ; on a tous déjà eu un voisin sur lequel on racontait des histoires, réelles ou inventées », souligne Anouk Whissell. Summer of 84 prendra l’affiche vendredi.