Le Journal de Montreal - Weekend
FAIRE REVIVRE DEUX PERSONNAGES MYTHIQUES
Les spectateurs auront l’occasion de découvrir qui étaient véritablement Stan Laurel et Oliver Hardy qui ont connu leurs heures de gloire au cinéma dans les années 30. C’est dans une nouvelle création québécoise, qui se rapproche du documentaire biographique, que les têtes d’affiche André Robitaille et Louis Champagne camperont sur scène le duo comique Laurel et Hardy.
Les deux célèbres personnages Laurel et Hardy, qui savaient faire rire leur public, ont connu des destins en dents de scie en dehors des plateaux de tournage. Si bien que l’on a souhaité raconter leur histoire au théâtre.
« Cela fait environ cinq ans que l’on mijote ce projet », confie le comédien et producteur André Robitaille qui interprétera Stan Laurel. Pour aider les deux auteurs, il a fait appel à une recherchiste afin de bien saisir la vie de Laurel et Hardy.
Le duo comique, qui était aussi deux hommes d’affaires, a joué côte à côte dans plus de 100 films dans les années 30, 40 et 50, passant du cinéma muet à l’ère du cinéma sonore sans jamais perdre leur notoriété. « On a des scènes très drôles de ces deux hommes tant au cinéma que dans la vie », révèle André Robitaille.
Laurel est un Britannique, qui est le cerveau du duo et qui écrit des scénarios, tandis qu’Hardy est un Américain qui se consacre à son jeu.
DESTINS PEU COMMUNS
« Ils sont les premiers à avoir inventé la dynamique du duo comique », rappelle le comédien qui considère qu’il s’agit là d’un objet théâtral assez riche. « Ils ont inspiré tous les autres duos comiques qui ont suivi. » Outre l’idée du tandem qui maîtrisait le burlesque, les deux hommes ont eu un destin plutôt particulier, notamment derrière la caméra sur les plateaux de tournage et dans leurs vies personnelles. La pièce s’amorcera lors de la création du duo en 1927 jusqu’à la mort des deux comédiens en 1965 et 1967.
On apprend que le décor sera une reproduction d’un plateau de tournage. « Ce sera du cinéma sur scène », annonce André Robitaille.
L’ALCOOL ET LES FEMMES
Parmi les moments moins reluisants de Laurel et Hardy, il y a eu l’alcool, plusieurs épouses, des enfants décédés et des problèmes financiers, dont des faillites. « Ce sont des éléments riches pour la dramaturgie », fait remarquer le producteur qui ajoute que Laurel a eu six mariages et une maîtresse connue.
D’ailleurs, Laurel a fini ses jours sans fortune, contraint à payer des pensions alimentaires à ses nombreuses femmes. Quant à Hardy (Louis Champagne), il était dépendant aux jeux. « Il dilapidait sa fortune en pariant aux courses de chevaux », souligne André Robitaille. « Sa femme était alcoolique et dépressive, pour ne pas dire bipolaire. »
S’ajoutent au tandem sur scène les épouses (Brigitte Lafleur et Myriam LeBlanc) ainsi que leur gérant (Bernard Fortin).
Mais au-delà des difficultés personnelles qui seront mises en relief, la pièce est aussi une belle histoire d’amitié entre les deux hommes. « C’est une amitié qui s’est étendue sur une trentaine d’années », conclut André Robitaille.