Le Journal de Montreal - Weekend
LOIN DES CLICHÉS AMÉRICAINS
En acceptant de sortir du moule des superproductions américaines, le cinéaste québécois Daniel Roby a réussi à faire de son Dans la brume un film-catastrophe à la fois profondément humain et supérieur en plusieurs points à l’offre habituelle.
Onde de choc à Paris. À la suite d’un violent tremblement de terre, la ville entière est submergée par une mystérieuse brume toxique – et particulièrement meurtrière – qui décime les deux tiers de sa population.
Pris au coeur de cette catastrophe, un couple tente par tous les moyens de fuir, ou à tout le moins de survivre aux événements. Mais l’état de santé précaire de leur fille, confinée à l’intérieur d’une bulle protectrice en raison d’une grave maladie génétique, complique grandement les choses.
C’est justement cette portion du synopsis qui permet à Dans la brume de se démarquer du lot. Plutôt que de miser entièrement sur l’aspect visuel, le cinéaste Daniel Roby garde constamment au premier plan ses enjeux humains. Un choix aussi judicieux que rafraîchissant.
Car, avouons-le, les filmscatastrophes sont nombreux à se succéder sur nos écrans. Et certains d’entre eux ont beau être franchement divertissants, rares sont ceux qui réussissent à nous toucher sur le plan humain.
SOLIDES INTERPRÉTATIONS
En ce sens, Daniel Roby doit une fière chandelle à ses interprètes principaux, Romain Duris et Olga Kurylenko. Le duo d’acteurs, aussi crédible dans les scènes d’action que dans celles plus dramatiques, réussit à élever Dans la brume bien au-delà des standards du genre.
Les fans d’action peuvent tout de même se rassurer : plusieurs scènes leur en mettront plein la vue. Daniel Roby a réussi à capter des images souvent carrément saisissantes, dans lesquelles il teinte la beauté légendaire de Paris d’un filtre glauque et sinistre.
Petit bémol, toutefois, le dénouement, dont on ne dévoilera aucun détail dans ces lignes, nous a particulièrement déçus. On aurait également souhaité que certaines coïncidences fortuites soient évitées afin d’insuffler ne serait-ce qu’un peu plus de réalisme à ce récit finalement pas si improbable que ça.
Reste tout de même qu’on est sorti du visionnement ébranlé et même ému, un exploit qu’aucun autre film-catastrophe ne peut se vanter d’avoir accompli dans le passé.