Le Journal de Montreal - Weekend

REVISITER 1969 DE FERLAND À SINATRA

Après avoir répondu aux demandes spéciales des fans sur scène durant tant d’années, Gregory Charles prend le plein contrôle de son tout nouveau spectacle. Le chanteur met aujourd’hui le cap sur l’an 1969 pour faire vibrer les nostalgiqu­es avec Vintage 69,

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe@quebecorme­dia.com

Pourquoi l’année 1969 ? La question, aussi simple soit-elle, suscite un élan d’enthousias­me impression­nant chez Gregory Charles en entrevue.

« C’est une année d’une gigantesqu­e richesse », s’exclame-t-il. Et force est de constater qu’il a raison. « L’année a commencé avec la fin de l’enregistre­ment de My Way par Frank Sinatra le 1er janvier. Et elle s’est poursuivie avec l’arrivée d’Elvis Presley à Vegas, la résurgence des Rolling Stones, deux albums des Beatles, avec Stevie Wonder qui chantait My Cherie Amour… Mais c’est aussi l’année des Champs-Élysées de Joe Dassin, celle d’Un peu plus loin de Jean-Pierre Ferland... », énumère-t-il à un rythme essoufflan­t.

LE QUÉBEC BIEN PRÉSENT

Les artistes québécois ne seront donc pas mis de côté dans ce nouveau spectacle. Car c’est à cette période, selon Gregory Charles, que notre identité musicale nord-américaine s’est réellement forgée en s’éloignant petit à petit de la culture française qui influençai­t nos chanteurs et chanteuses.

« Notre musique québécoise a sa place dans le grand schéma de la musique internatio­nale, et c’est particuliè­rement vrai depuis 1969. On a laissé un peu Robert Demontigny et Michèle Richard qui ont fait un excellent boulot de reprises dans les années 1960. On est devenus des Nord-Américains. Claude Dubois, qui chantait l’équivalent des chansons françaises à l’époque, est devenu autre chose. C’est fascinant ce qui s’est passé à ce moment-là », évoque-t-il.

Gregory Charles se fera donc un devoir de revisiter les grandes lignes de l’histoire musicale d’ici et d’ailleurs de 1969, sur la scène de l’Olympia le mois prochain. Mais outre ces succès triés sur le volet, Vintage 69 mettra l’accent sur un des événements les plus marquants de l’industrie musicale : Woodstock. L’ambiance du célèbre festival, souvent imité, mais rarement égalé, sera recréée sur la scène de l’Olympia, en deuxième partie de concert.

BIEN ENTOURÉ

Pour ce voyage vers la fin des années 1960, Gregory Charles ne sera pas seul sur scène ; en plus de ses musiciens, il sera accompagné des chanteuses Kim Richardson et Lulu Hughes. Et bien plus que de simples choristes, les deux femmes auront de nombreuses occasions de briller, parfois même en solo, avec des hommages à deux grandes disparues : Aretha Franklin et Janis Joplin.

« En fait, il y a une raison bien égoïste pour laquelle j’ai voulu les avoir sur mon spectacle, et c’est pour les entendre chanter. Qui refuserait une occasion d’entendre Kim Richardson chanter

Natural Woman ou encore Lulu Hughes qui reprend du Janis Joplin ? Pas moi, en tout cas », avance Gregory Charles.

La reine du soul, décédée il y a un mois, aura donc droit à un hommage en bonne et due forme.

« On s’est réunis cet été pour se donner une idée de ce que ça allait donner. À ce moment-là, Aretha Franklin n’était pas encore décédée et c’était déjà quelque chose. Alors dans le contexte actuel, après sa mort, ça risque d’être un moment grandiose », poursuit-il.

Le spectacle Vintage 69 sera présenté du 4 au 6 octobre à l’Olympia de Montréal.

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