Le Journal de Montreal - Weekend
TRAUMATISÉE PAR LES REQUINS DES DENTS DE LA MER !
À l’affiche de 1991 et La chute de l’empire américain, l’actrice Juliette Gosselin est également scénariste et réalisatrice. Elle a d’ailleurs reçu un Horizon Award au Festival de Sundance en 2016 pour son court-métrage Mes anges à tête noire. Elle nous t
Juliette, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?
Je ne sais pas si c’est la première fois que mes parents m’y avaient emmenée, mais mon premier souvenir est celui de Titanic. J’avais six ans. C’est jeune pour voir un film de cette durée-là et avec son lot d’émotions fortes. Je m’en souviens justement parce que ça m’avait profondément marquée. J’adorais l’histoire d’amour, mais, à partir du moment où le bateau frappe l’iceberg, je n’ai plus eu de « fun » !
Votre premier film marquant ?
J’écoutais deux films en boucle, des oeuvres qui se suivent, Le château de ma
mère et La gloire de mon père. Ce sont les livres de Marcel Pagnol qui ont été adaptés au cinéma. Je me souviens vraiment d’avoir vu et revu ces films avec mon frère. Comme ça se passait dans le sud de la France, ç’a été mon premier voyage, c’était la première fois que je me rendais compte que le cinéma pouvait m’emmener ailleurs, même géographiquement. Ça m’a suivi longtemps.
D’où vous vient votre vocation d’actrice ?
Je ne me souviens pas d’un temps où je n’ai pas voulu faire ça. Mes parents travaillaient en publicité et m’ont emmenée sur des plateaux de tournage. C’est de là, en voyant concrètement la mécanique d’un plateau, les gens se transformer, que vient ma fascination. C’est en voyant comment ça se faisait que j’ai voulu vraiment en faire partie.
Un(e) acteur(trice) qui vous fascine ?
Michelle Williams, depuis toujours. Je trouve qu’elle fait de très bons choix. Ensuite, elle se commet, se met en danger, elle ose – reprendre Marilyn dans
Une semaine avec Marilyn –, s’investit totalement comme dans Blue Valentine:
une histoire d’amour. Elle a une humilité, une simplicité… Elle se transforme complètement pour ses rôles. Ça me fascine. J’admire beaucoup sa capacité à se transformer.
Le film qui vous a traumatisée quand vous étiez petite ?
Il y en a quelques-uns ! J’ai un souvenir très clair d’avoir vu Les dents de la mer et d’avoir eu peur ! Encore à ce jour, je déteste me baigner et je pense que ça a peut-être un lien. Je ne me sens pas en sécurité dans l’eau. Après Les dents de
la mer, j’ai refusé de me baigner dans la piscine de mes parents; j’étais convaincue qu’il y avait des requins dedans !
Votre premier « kick » au grand écran ?
Heath Ledger dans Chevalier. C’était la première fois que j’étais déstabilisée ! J’étais jeune… je devais avoir six ans et c’est allé me toucher à un endroit où je n’étais pas habituée. C’est la première fois qu’un garçon me faisait quelque chose. Je n’ai pas osé en parler à mes parents ou à mes amis : c’était mon secret à moi.
La trame sonore qui a bercé votre adolescence ?
L’adolescence, je ne sais pas. Mais pour mon enfance, ç’a été Grease. Je connais les chansons par coeur !