Le Journal de Montreal - Weekend
ENTRE LE QUÉBEC ET LA BOURGOGNE D’AUTREFOIS
Après avoir publié un recueil de nouvelles en 2016, elle s’est relancée dans un suspense enlevant, en gardant « un pied dans la réalité, et l’autre dans l’imaginaire, dit-elle en entrevue. Je voulais faire un roman un peu moins dense, moins touffu que L’Encre mauve, parce que c’est complexe de mener quelque chose qui a beaucoup de personnages et beaucoup de ramifications. »
Florence Meney aborde de front la thématique de la santé mentale dans son quatrième roman, Sur ta tombe, un
thriller psychologique. L’écrivaine fait des allers-retours entre le Québec d’aujourd’hui et la Bourgogne pendant la Deuxième Guerre mondiale, s’inspirant à la fois d’éléments de sa vie personnelle et d’histoires complètement inventées.
PLUS PERSONNEL
Sur ta tombe est, assure-t-elle, beaucoup plus personnel. « C’est de la fiction, en puisant beaucoup plus dans mes ressentis, mes sentiments, dans ce que je suis. C’est un petit peu dans le sillage de ce qui se passait dans ma vie personnelle, mais comme toujours, je suis partie dans la stratosphère de mon imaginaire pour inventer quelque chose de totalement fictif. L’authenticité est dans les sentiments des personnages. »
Florence fait des allers-retours entre une période contemporaine et la Bourgogne pendant la guerre, en 1942.
« Une partie de ma famille est bourguignonne, et une partie de mon enfance était bourguignonne. Ce que j’ai écrit dans le roman n’a rien à voir avec ma vie ni celle de mes ancêtres, mais dans ma famille, on parlait beaucoup de la guerre. Mon grand-père a été résistant. Il est mort très vieux. Ça m’a toujours fasciné, ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas de ce qu’ils ont vécu, parce qu’ils nous transmettent ce qu’ils veulent. »
C’est un peu le thème du roman, ajoute-t-elle : la narration qu’on se bâtit de nos propres vies, tant celle de l’héroïne que celle des personnages qui sont secondaires. « Il y a la surface, ce qu’on dit, ce qu’on rapporte aux autres, et en dessous, la réalité cachée. »
Elle décrit des êtres sociaux, bien policés, bien gentils... puis ajuste le projecteur sur toutes les petites mesquineries, les petites vengeances, les petits et les grands secrets.
SANTÉ MENTALE
Florence aborde des thèmes liés à la santé mentale dans ce roman – la narratrice est d’ailleurs psychologue.
« Du monde déprimé, il y en a eu pas mal dans mes romans. Mais de front, comme cela, c’est la première fois. Mon roman est de la fiction, il se situe dans le contexte de l’Institut en santé mentale, mais il ne prétend pas être un roman d’expert. »