Le Journal de Montreal - Weekend
Un album à saveur québécoise
De la fébrilité à l’euphorie. Quand Patrick Bruel sort un nouvel album, en particulier lorsqu’il ose s’aventurer hors de sa zone de confort musicale, comme il le fait sur Ce soir on sort…, il passe par toute la gamme des émotions et se laisse aller aux confidences. Le Journal a pu le constater au cours de deux rencontres avec la star française : l’une en personne à Paris, avant d’avoir pu entendre son nouvel album, puis l’autre, par téléphone, après l’avoir entendu. Résumé de nos conversations.
de Patrick que porteront Septembre luxe deux près Bruel titres la signature des dernier. confirme de Champs-Élysées, son Dans album de au Pierre Journal un hôtel Lapointe. impossible avant cette Mais d’écouter rencontre, parce ledit qu’il on convient album a été de En se déplacement reparler plus entre tard. deux rendez-vous, Patrick Bruel il appelle. y a quelques On peut jours, cette fois parler de ce nouvel album après écoute. Constat : on navigue sur ces quinze chansons entre le Bruel qu’on attend, avec des mélodies et des thèmes qui rappelleront ses albums du passé, et le Bruel qu’on n’attend pas, celui qui s’approprie les textes de Lapointe, Vianney, Mickael Furnon (Mickey 3D) et emprunte aux sonorités urbaines.
« Surprendre, c’était le but de cet album. Il y a des choses dedans qui sont éminemment personnelles. Les chansons trouvent petit à petit leurs costumes à travers des arrangements qui sont différents, avec des sonorités fortes et modernes. Au niveau de l’écriture, on ne m’attendait certainement pas dans cette exigence. J’ai eu à coeur d’aller le plus loin possible avec mes textes. »
Mais ici, ce qui intrigue, ce sont ces fameuses chansons de Pierre Lapointe, qu’un média français considère comme les deux plus belles de l’album. Il y a d’abord
Arrête de sourire, dans laquelle le Québécois met dans la bouche de Bruel des mots inattendus. « Arrête de sourire, quand tu souris on voit à quel point t’es con… »
« Je suis touché par sa manière de parler, son côté un peu cru. Quand il m’a envoyé cette chanson, j’étais surpris par le propos. »
La seconde création Lapointe s’intitule L’amour est un fantôme, coréalisée, comme Arrête de sourire, par le frère de Bruel, DavidFrançois Moreau, qu’on a vu sur scène à l’ADISQ avec Pierre Lapointe, dimanche passé, quand ce dernier a remporté le Félix de l’album adulte contemporain pour
La science du coeur, créé avec Moreau. MOMENT TOUCHANT
« C’était une formidable image pour moi. J’ai tellement inculqué le Québec autour de moi. De voir David tomber amoureux du Québec depuis quelques mois et dire avec sincérité que c’est sa patrie de coeur, ça m’a beaucoup touché. »
Cette fierté, Bruel la ressent pour lui-même lorsqu’il se confie sur sa glorieuse carrière, qui s’étend sur plus de trois décennies maintenant.
« Il y a, dit-il en prenant le temps de bien choisir ses mots, une forme de fierté d’avoir cru en mes rêves. D’avoir beaucoup, beaucoup travaillé. De n’avoir jamais eu les choses facilement. De pouvoir me regarder dans la glace et me dire que j’ai fait les choses très honnêtement. J’ai beaucoup de chance que le public m’ait suivi dans mes audaces. J’aurais pu travailler autant, mettre autant d’énergie, autant de désir, autant d’envie, autant de talent et j’aurais pu ne pas rencontrer les gens. »
Ce soir on sort…, nouvel album de Patrick Bruel, en vente depuis hier, 2 novembre.