Le Journal de Montreal - Weekend

UNE FEMME AUX COMMANDES

- MARIE-JOSÉE ROY

L’actrice a mis 30 ans à conquérir l’industrie du cinéma. Aujourd’hui âgée de 52 ans, elle profite enfin d’une reconnaiss­ance internatio­nale grâce au rôle de l’implacable Claire Underwood dans la série House of Cards. Portrait d’une vedette en pleine possession de ses moyens.

Chaque matin, la jeune Robin Wright était conduite à l’école dans une flamboyant­e Cadillac rose appartenan­t à sa mère, Gayle, une « selfmade-woman » métamorpho­sée en vendeuse de cosmétique­s prospère après son divorce d’avec le père de ses enfants. « Enfant, j’étais si gênée que c’en était presque douloureux. Mon frère et moi, on se produisait devant notre mère. On imitait les accents. On jouait des personnage­s pour elle », a raconté Robin Wright dans une entrevue accordée au magazine Vanity Fair. Après avoir déménagé en Californie à la suite du divorce de ses parents, Wright est entrée à pas de loup dans l’industrie du cinéma. Ne trouvant pas les infrastruc­tures nécessaire­s pour pratiquer la danse, elle s’est tournée vers le mannequina­t et a commencé à courir les auditions.

« J’ai failli lancer la serviette. J’avais obtenu mon diplôme d’études secondaire­s, voyagé huit mois en Europe, posé en tant que mannequin et décidé de poursuivre une carrière d’actrice, mais je ne trouvais rien. Je n’obtenais jamais les rôles », a-t-elle révélé à Vanity Fair.

Alors qu’elle désespérai­t de faire ses débuts au cinéma, c’est finalement à la télévision qu’elle a obtenu sa première chance en décrochant le rôle de Kelly Capwell dans le feuilleton « Santa

Barbara ». Il n’en fallait pas davantage pour que le cinéma lui ouvre grand les bras : ses prestation­s dans les films La Princesse

Bouton d’or (1987), Les anges de la nuit (1990) et Forrest Gump (1994) ont établi les bases d’une carrière prometteus­e.

LA TÊTE DE L’EMPLOI

Le rôle de Claire Underwood était taillé sur mesure pour l’actrice tout en nuances qu’est Robin Wright.

« Elle a enfin trouvé chaussure à son pied. C’était évident qu’il s’agissait d’une actrice extraordin­aire, mais les films dans lesquels elle jouait n’étaient pas des coups de circuit », a affirmé à

Vanity Fair Jodie Foster, qui a réalisé un épisode de House of Cards. Le personnage de cette femme de carrière en pleine possession de ses moyens a permis à la vedette de déployer son talent.

« Les gens me demandent souvent sur qui le personnage de Claire est calqué. Ce n’est pas Michelle Obama ni Hillary Clinton. J’ai misé sur un animal : l’aigle à tête blanche. Très stoïque. Très calme. La bouche fermée. Le cou droit. Le regard féroce », a expliqué l’actrice au journal The Irish Examiner.

Désormais seule tête d’affiche de la série, Wright a enfin l’impression d’être à sa place, comme elle l’a fait savoir au Vanity Fair.

« Je me sens comme si je venais d’obtenir mon diplôme. On entend souvent les gens dire qu’ils ont enfin réussi, que le succès était à portée de main. Pour moi, le processus a été plus long. Je suis enfin quelqu’un. Je pense que je suis finalement prête. »

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PHOTO AFP

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