Le Journal de Montreal - Weekend
EST-CE QUE LES TROIS ACCORDS S’ASSAGISSENT ?
Non content d’avoir fait le saut des radios universitaires à commerciales sans y perdre des plumes et d’avoir prouvé aux critiques et au public qu’il n’était pas qu’un groupe de « musique drôle », Les Trois Accords entame sa vingtaine (oui, oui) avec un sixième album satisfaisant à souhait.
DANSER, DANSER
Plus peaufiné que Joie d’être gai (2015), où les musiciens s’éclataient sur un LP plus rock à la Weezer (à l’époque où ces derniers n’étaient pas encore blasés, il faut dire), Beaucoup de plaisir se rapproche davantage, mélodiquement parlant, de J’aime ta grand-mère (2012). Sans nécessairement faire écho la Joy Divionesque Bamboula, Tout le monde capote l’accompagnerait bien sur une liste d’écoute en plus de charmer les nostalgiques des B-52s. Ouvre tes yeux Simon ! (en référence au réflexe de Simon Proulx de chanter les yeux fermés), quant à elle, rappelle les délires les plus pop à la Je me touche dans le parc. En un mot : Beaucoup de plaisir est dansant. Très dansant.
OUI, MAIS...
Côté textes, Simon Proulx – encore lui ! – étonne à nouveau.
Une chanson, qui débute comme de la pensée positive retrouvée sur Instagram se révèle, au fil des couplets, comme des encouragements pour… une bactérie mangeuse de chair (Bactérie #1).
Sur Beaucoup de plaisir, une énumération d’items pour une fête s’avère de plus en plus sombre.
Et ainsi de suite (au risque d’en devenir prévisible, même).
Sans nécessairement demander un Dans mon corps (2009), prise deux, j’aurais souhait l’inclusion de pièces plus « sensibles ».
Bien qu’agréable d’un bout à l’autre, Beaucoup de 2 plaisir est un album – en somme – plutôt sage… surtout pour les Trois Accords.