Le Journal de Montreal - Weekend
DIRECTION SCIENCE-FICTION !
Alors que vient de sortir le dernier tome de sa trilogie Les dossiers Thémis, l’auteur de chez nous, traduit dans plus de 21 langues, nous ouvre sa mémoire cinématographique…
Sylvain, quel est votre tout premier souvenir d’une salle de cinéma ?
J’ai un souvenir assez clair d’être dans une salle et de regarder Rencontres du
troisième type. Mais quand j’y pense, je suis né en 1973, j’avais donc quatre ans quand c’est sorti, ce qui n’a aucun sens. J’ai donc appelé mon père pour valider et il m’a dit que oui, que j’étais capable d’en prendre à quatre ans !
En rétrospective, pensez-vous que le cinéma a façonné votre personnalité ?
C’est sûr que l’ensemble de ma consommation cinématographique en bas âge a eu un impact sur qui je suis et a, évidemment, été influencée par les goûts de mon père puisque jusqu’à un certain âge, il a décidé de ce que je voyais. À l’époque où je suis né, le grand écran avait un impact beaucoup plus grand sur la vie des gens qu’actuellement.
Le premier film qui vous a durablement marqué ?
La guerre des étoiles que j’ai vu sensiblement en même temps que Rencontres
du troisième type, mais [le film de la saga] qui a eu le plus gros impact doit être L’empire contre-attaque. J’étais plus vieux et probablement plus apte à comprendre tout ce qui se passait. De plus, je les ai vus avant internet. Donc, quand Darth Vador dit à Luke qu’il est son père, ça change complètement nos vies et on ne peut pas aller fouiller sur le web pour savoir si c’est vrai. Il faut attendre trois ou quatre ans avant Le
retour du Jedi pour avoir confirmation de tout ça. Ça alimente donc des discussions pendant des semaines et des mois par la suite.
Et plus récemment ?
J’ai adoré L’arrivée [de Denis Villeneuve]. Après Rencontres du troisième
type, ce serait, selon moi, le meilleur film sur un premier contact avec une civilisation extraterrestre.
Votre film culte de science-fiction ?
Ce n’est pas gentil comme question ! Il y en a trop ! Aliens, Terminator 2, The
Abyss que j’ai adoré et vu au cinéma sept ou huit fois. Plus récemment, La
matrice, Les rives du Pacifique, le premier, que je trouve extraordinaire. Mais si je dois n’en choisir qu’un, je reviens à
L’empire contre-attaque. Mais les nouveaux Star Wars deviennent meilleurs avec le temps ; j’ai dû revoir Rogue One une dizaine de fois !
Et un film culte qui n’est pas de la science-fiction ?
J’en ai plusieurs ! Quand Harry rencontre
Sally et toutes les comédies romantiques de ces années-là ont tenu une grande place dans ma vie. Souvent, quand j’écris, je vais mettre l’un de ces films que j’ai vus tellement souvent que mon cerveau n’a pas besoin de se concentrer sur le film et je vais inconsciemment lever la tête quand les bonnes répliques arrivent. Quand les femmes s’en mêlent est aussi un bon film pour écrire.
Un film qui vous a traumatisé ?
Au sens propre, L’exorciste. Je n’étais pas très vieux, on avait écouté ça à ma fête et j’ai fait des cauchemars pendant une bonne semaine !
Votre premier kick au grand écran ?
Sigourney Weaver dans L’année de tous les dangers.
Un film qui vous fait pleurer ?
Le champ des rêves. Je ne sais pas pourquoi ; ce n’est pas un si bon film que ça.