Le Journal de Montreal - Weekend
LES DÉBUTS D’HENNING MANKELL
Le tout premier roman d’Henning Mankell vient d’être édité en français. À découvrir par plaisir ou par curiosité.
On avait très hâte de lire le premier roman d’Henning Mankell qui, en Suède, a été publié en 1973. Ayant toujours apprécié les livres et les héros (avec le célèbre commissaire Kurt Wallander en tête de liste !) de cet éminent écrivain décédé en 2015, on a donc été un peu décontenancé de découvrir que cette fois, on avait droit à un « vrai premier roman », la construction, le style et l’histoire comportant de nombreuses maladresses. Mais même là, après avoir tenu bon pendant quelques chapitres, on a fini par vouloir en savoir plus sur le mystérieux dynamiteur du titre.
BOUM
En 1911, afin d’ouvrir de nouvelles lignes de chemin de fer traversant parfois les montagnes, les dynamiteurs suédois étaient régulièrement exposés aux pires dangers. Maniant des charges explosives depuis l’adolescence, Oskar Johansson perdra ainsi sa main droite et son oeil gauche au fond d’un tunnel à moitié creusé. Un mal pour un bien, car aucun ouvrier n’avait encore jamais survécu à pareille explosion. Et après avoir passé plus d’un an à l’hôpital, Oskar retournera au boulot comme si de rien n’était, en épousant au passage la soeur de la femme qu’il fréquentait avant d’être mutilé.
On le retrouvera en 1962, sur une petite île de pêcheurs dont le nom n’apparaît pas sur les cartes. Un narrateur – dont le nom n’apparaîtra également nulle part – a en effet entrepris de relater les grandes lignes de la vie d’Oskar, l’existence de cet humble travailleur méritant d’échapper à l’oubli. Notre verdict ? Même s’il ne casse rien,
Le dynamiteur mérite lui aussi d’être lu pour avoir une meilleure idée de tout le chemin qu’Henning Mankell a parcouru depuis ses débuts.