Le Journal de Montreal - Weekend
Vanessa Paradis
Retour aux sources avec un nouvel album
Ces dernières années, Vanessa Paradis a travaillé davantage comme actrice que comme chanteuse. Cinq ans après la sortie de son dernier album, la voilà de retour avec un nouvel opus, Les sources. Le Journal s’est entretenu avec la Française de 45 ans. Pourquoi avoir attendu cinq ans avant de lancer un nouvel album ?
« Vous savez, j’ai un autre métier. Je fais du cinéma. Et j’ai tourné cinq films entre les deux albums ! (rires) Entre les albums, c’est un vrai bonheur de redevenir simple interprète sur un tournage de film, d’interpréter la vision de quelqu’un d’autre. C’est donc normal que je me régale du cinéma quand j’ai fini de faire les tournées d’un album. Et puis, pendant tout ce temps, on ne s’arrête pas d’écrire des chansons, d’y réfléchir... Moi, ça me plaît bien, ce rythme. »
De quelle façon le métier d’actrice peut-il nourrir celui de chanteuse ?
« C’est un peu abstrait. Ils se nourrissent tous les deux, en fait. Être actrice libère la personnalité, l’imaginaire. Quand je joue au cinéma, mon oreille musicale m’aide énormément non à seulement retenir mon texte, mais à le dire d’une manière particulière. Il y a une musique dans les dialogues parlés au cinéma. Et le cinéma m’aide quand je chante, parce qu’on chante avec son coeur, avec ses tripes. »
Pour le nouvel album, est-ce que vous aviez quelques chansons dans les tiroirs que vous aviez accumulées dans les dernières années ?
« Il y a des chansons que j’avais commencées il y a quatre ans et que j’ai terminées. Mais c’est surtout après avoir pris rendez-vous avec le réalisateur, Paul Butler, que le travail a commencé. On a retenu un studio et on a travaillé tous les jours à perfectionner les chansons. J’ai aussi reçu beaucoup de pièces d’autres auteurs et compositeurs. J’ai choisi celles qui me plaisaient le plus. »
Pourquoi y a-t-il une chanson en italien sur le disque ?
« Parce qu’elle m’a été envoyée par Fabio Viscogliosi. Je l’ai trouvée tellement formidable en italien. C’était un bonheur de la chanter dans cette langue. C’est la joie. Ça vous fait chanter autrement, ça vous donne une autre posture, une autre attitude, une autre interprétation. »
Votre italien est-il bon ?
« Du tout ! (rires) Il est pratiquement inexistant. Quand même, il y a pas mal de mots que je comprends. Il y a une très belle actrice italienne qui m’a aidée avec mon accent. »
À quoi ressemblera votre prochaine tournée ?
« C’est en train de s’organiser. Il y a des spectacles prévus au printemps en France. Et puis, on ira certainement voyager à l’automne 2019. J’espère enfin venir au Canada. »
Après toutes ces années, y a-t-il encore un beau lien entre vous et les Québécois ?
« Il y a forcément un beau lien, parce que chaque fois que je suis venue chez vous, j’ai passé des moments merveilleux. J’ai eu la chance de travailler avec un de vos plus beaux metteurs en scène, Jean-Marc Vallée. Donc, bien sûr, chaque fois, j’ai passé des moments délicieux, que ce soit des concerts, des dîners entre amis. Il y a une jolie mentalité chez vous, je trouve. »
Depuis Café de Flore, continuez-vous à suivre la carrière de Jean-Marc du coin de l’oeil ?
« Bien sûr. J’attends juste une chose, c’est qu’il ait du temps pour faire un tout petit film avec moi ! Mais je ne sais pas trop s’il aura le temps. Je le trouve merveilleux, ce Jean-Marc Vallée. Il a tellement de talent, tellement d’humanité et d’émotion. Je l’aime beaucoup. »