Le Journal de Montreal - Weekend

DES SECRETS NOIRS ET UN OCÉAN D’ÉMOTIONS

La Coupure

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Intriguée comme ses héroïnes par une nouvelle brève informant la population de la découverte d’un squelette de bébé dans un chantier de constructi­on de la banlieue londonienn­e, l’écrivaine et journalist­e de métier Fiona Barton a décidé d’explorer ce thème difficile dans son nouveau roman, La Coupure.

Son histoire, contempora­ine, raconte l’impact énorme que cette simple coupure de journal a eu sur trois femmes, Emma, Kate et Angela.

Kate, journalist­e aguerrie, a flairé la bonne histoire à travailler.

Emma, jeune éditrice à son compte, découvre que ce secret risque de détruire sa vie à jamais.

Et Angela revit un cauchemar : 40 années plus tôt, quelqu’un a enlevé sa fille à la maternité de l’hôpital.

Avec un immense talent et une plume féroce, totalement maîtrisée, Fiona Barton s’est lancée dans l’écriture de cette histoire qui lui a demandé non seulement beaucoup de travail, mais aussi beaucoup d’intensité émotionnel­le.

L’INSPIRATIO­N

« Je suis très intéressée par les relations mères-filles et par leur évolution au fil des ans. J’avais cela en tête. Mais l’idée qui a tout déclenché fut l’enterremen­t d’un bébé. J’ai appris cela un peu de la même manière que Kate dans le roman : une coupure de journal. C’était il y a plusieurs années, alors que j’étais journalist­e et que je cherchais des sujets. Je me suis demandé jusqu’à quel point je serais désespérée si j’avais à enterrer mon enfant. » Fiona précise que le cas réel dont elle s’est inspirée a été vite résolu et qu’elle n’a finalement jamais écrit sur le sujet.

« Plusieurs années plus tard, je pensais aux histoires que je voulais raconter dans mes romans. Ce sujet m’est revenu. Et j’ai décidé d’explorer les différente­s relations que les mères et les filles peuvent avoir, à travers mes personnage­s principaux. »

Comme écrivaine, mais aussi comme mère, ces thématique­s ont été difficiles à travailler.

« C’était très émotif. J’ai écrit une des scènes et j’ai été fortement secouée. Je suis mère d’une fille. Kate, mon héroïne, a deux fils, mais les sentiments qu’elle éprouve, comme se demander si elle sacrifiait quelque chose en travaillan­t, m’ont touchée. J’étais quand même poussée à continuer : je voulais me rendre jusqu’à la fin, même si c’était difficile. »

CONTRAINTE

La Coupure était aussi son deuxième roman – elle a senti plus de pression que pour La Veuve, qu’elle a écrit en prenant tout son temps.

« Je me suis dépêchée à le finir, car j’avais un échéancier à respecter. J’ai beaucoup appris : j’ai appris sur l’écriture, sur comment ne pas paniquer, et comment écrire ne se résume pas à déposer ses doigts sur le clavier. Il y a tout un processus de réflexion qui se déroule, et qui demande du temps. » Fiona Barton est journalist­e. Elle a écrit

pour le Daily Mail, a été rédactrice pour le Daily Telegraph et rédactrice en chef du Mail on Sunday. Elle a écrit le best-seller La Veuve, traduit dans une trentaine de pays. The Suspect sera publié en janvier, en anglais. Elle écrit actuelleme­nt son 4e roman. Elle sera au Salon du livre de Montréal aujourd’hui de 18 h à 19 h et demain de 10hà12h.

 ??  ??
 ??  ?? LA COUPURE Fiona Barton, Éditions Fleuve noir , 477 pages
LA COUPURE Fiona Barton, Éditions Fleuve noir , 477 pages

Newspapers in French

Newspapers from Canada