Le Journal de Montreal - Weekend
FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS
Auteure prolifique et dynamique, Catherine Girard-Audet a publié coup sur coup l’édition 2019 de L’ABC des filles , le 11e tome de la série Léa Olivier ,la6eBDde Léa Olivier et un 3e livre de la série Mini Maude cet automne. Sur un fond de divertissement,
MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec
L’année 2018 a été fort occupée ! Catherine Girard-Audet a aussi célébré le dixième anniversaire de sa maison d’édition – Les Malins –, en plus de dépasser le million de copies vendues pour la série Léa Olivier, dont le premier tome est paru en 2012.
Auteure très appréciée des jeunes filles – il y a de longues files chaque fois qu’elle est en séance de dédicaces quelque part –, Catherine Girard-Audet jette un regard sur l’actualité culturelle, présente les idoles des jeunes et parle de mode dans la 11e édition de L’ABC
des filles, un bel ouvrage relié de plus de 500 pages.
FÉMINISME
Elle parle aussi de sujets fondamentaux, comme la santé, l’école, la politique ou le terrorisme. Cette année, son livre se place sous le thème d’une féminité forte, authentique, faisant écho aux courants sociaux et aux changements.
La couverture n’est pas rose : elle est rouge et présente une petite icône de bras musclé dans ses illustrations. Le message est clair.
« Cette année, on a vraiment misé sur le mouvement #MoiAussi et l’élan du féminisme », dit-elle en précisant que
L’ABC touche ces sujets depuis 10 ans. « Je suis très féministe aussi. Cette année, on a décidé de vraiment mettre des femmes inspirantes de l’avant et je suis fière de ça. Je fais le portrait de femmes inspirantes selon moi, comme Judith Landry, qui est maintenant à la tête des Éditions de l’Homme. »
Catherine a voulu montrer à ses jeunes lectrices qu’aujourd’hui, tout est possible. « Ce n’est plus comme avant. J’aimerais qu’elles évoluent dans cette mentalité : oui, on peut vraiment tout faire. »
Elle fait aussi un tour d’horizon des points d’intérêt de ses jeunes lectrices, présente par exemple le meilleur de YouTube et d’Instagram. « Je ne vais pas nécessairement choisir celles qui parlent de maquillage... On essaie de faire ressortir des trucs originaux, qui ont une certaine profondeur. »
Ses jeunes fans la suivent. « On parle de la mode éthique : comment on peut faire pour consommer différemment, plus intelligemment. J’essaie de les conscientiser et je pense que c’est un travail qui se fait maintenant à la maison et à l’école. »
SUCCÈS INSTANTANÉ ?
Fournir des modèles inspirants et montrer que les femmes ont travaillé fort pour obtenir du succès fait partie de ses objectifs. L’année dernière, elle avait fait un article sur son propre parcours, démontrant que le succès est loin d’être instantané.
« Je raconte tous mes déboires : les années beaucoup plus difficiles, où je faisais la mascotte dans les salons du livre. Je ne suis pas une exception à la règle. J’ai une série, on a L’ABC, j’ai une carrière qui fonctionne bien. Mais ce n’est pas acquis, il faut travailler très fort pour la conserver et aussi, justement, ce ne sont pas des choses qui se construisent du jour au lendemain. Quand on est au début de la vingtaine et qu’on arrive sur le marché du travail, il ne faut pas espérer que tout va nous tomber dans les mains ! »
Catherine a aussi présenté un dossier sur la fondation KANPÉ, qui vient en aide aux familles d’Haïti.
« Cette année, un dollar par ABC vendu est donné à la fondation. C’est une édition toute particulière pour moi. » Les livres de Catherine GirardAudet sont distribués dans 23 pays et traduits dans neuf langues.