Le Journal de Montreal - Weekend
UN SUPERBE MURAKAMI
On ne pouvait rêver de plus beau cadeau juste avant le temps des Fêtes : un nouveau Murakami à se mettre sous la dent ! Ou plutôt deux, la suite de ce premier tome étant déjà offerte en librairie.
Le prologue est assez étrange, puisqu’il met en scène un homme sans visage – sous son chapeau, il n’y a qu’un « brouillard laiteux qui tourbillonne » ! – désireux de bientôt pouvoir contempler le portrait que le narrateur parviendra à faire de lui. De ce fait, on comprendra aussitôt que le héros du livre est peintre. Un héros dont le mariage a récemment pris fin et qui, en attendant de retomber sur ses pieds, a accepté d’aller s’installer provisoirement en qualité de gardien dans l’ancienne maison isolée de Tomohiko Amada, célèbre peintre de style nihonga (la peinture japonaise traditionnelle) désormais hospitalisé en raison de son grand âge.
Pendant des semaines, malgré la beauté des lieux, le narrateur sera ainsi incapable de peindre quoi que ce soit, l’inspiration lui faisant cruellement défaut. Et alors qu’il s’était promis de ne plus jamais accepter la moindre commande de portrait, un richissime entrepreneur des environs ayant entendu parler de son talent pour capter la vraie nature de ses modèles parviendra à le convaincre du contraire en échange d’une très généreuse rétribution.
UNE TOUCHE DE FANTASTIQUE
Mais même si Wataru Menshiki a les traits plutôt réguliers, le narrateur aura beaucoup de mal à transposer son visage sur une toile, et ce, pour deux raisons : son voisin semble en effet porter en lui quantité de secrets extrêmement difficiles à cerner, et depuis qu’il a commencé à le fréquenter dans le cadre de son travail, d’étranges tintements de clochette troublent chaque nuit son sommeil.
Un premier tome tellement magique et envoûtant qu’on va lire la suite au cours des prochains jours.