Le Journal de Montreal - Weekend
UN SUSPENSE PRENANT
Lors du plus récent Festival de Cannes, Burning, du réalisateur sud-coréen Lee Chang-dong a gagné le prix FRIPESCI décerné par les critiques de cinéma.
Ce suspense débute de manière assez normale pour ensuite bifurquer et plonger le spectateur dans un épais mystère, peuplé de personnages tout aussi énigmatiques.
Jong-soo (Yoo Ah-in) est livreur en attendant de réaliser son rêve d’être écrivain. Il attire le regard de Hae-mi (Jeon Jong-seo), qui vend des produits dans la rue. Elle lui explique qu’ils se connaissent depuis l’école, un fait dont il ne se souvient absolument pas.
AMOUR ET JALOUSIE
Ils couchent ensemble et le jeune homme finit par accepter de s’occuper de son chat lorsque Hae-mi part en Afrique y effectuer un séjour vaguement spirituel. À son retour, quand Jong-soo va la chercher à l’aéroport, il la trouve en compagnie de Ben (Steven Yeun). Il est riche, beau, conduit une Porsche et ne travaille pas.
La jalousie s’installe, d’autant que Ben explique à Jong-soo que son grand plaisir est de brûler des serres simplement afin d’observer les bâtiments en flammes. Lorsque Hae-mi disparaît, Jong-soo suspecte immédiatement Ben. S’amorce alors une enquête.
Adaptation libre inspirée des nouvelles Les granges brûlées de Haruki Murakami et L’incendiaire de William Faulkner, Burning installe rapidement une atmosphère claustrophobe, de l’appartement de la jeune femme à la ferme du père de Jong-soo, les plans de la caméra de Lee Chang-dong donnant un relief particulier à quantité d’espaces clos et exigus.
Mais Burning n’est pas qu’un suspense ; c’est un examen de la jalousie, des rapports humains, de la famille et de la richesse.