Le Journal de Montreal - Weekend
SOUVENIRS ANIMÉS !
Ce n’est pas un hasard si le réalisateur Benoît Godbout est à la barre de La course des tuques, lui qui est tombé dans la marmite de l’animation dès son plus jeune âge…
Benoît, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?
J’ai une tante – Ginette, que je salue – très férue de cinéma, surtout d’animation. Elle m’emmenait voir de vieux classiques au cinéma puisqu’il n’y avait pas de DVD à l’époque. Mon premier souvenir est celui de La belle au bois
dormant de Disney. Dès ce moment, j’ai été marqué par cet univers graphique très particulier. Oui, c’est à travers le cinéma que j’ai découvert ma vocation. Ma mère m’a raconté que dès qu’elle m’a posé un crayon dans les mains à trois ans, je me suis mis à dessiner des choses, pas des « barbots » !
Votre premier film marquant ?
Par souci d’économie, avec mes parents, nous allions au ciné-parc à Saint-Eustache. Je me souviens d’avoir vu E.T. : l’extraterrestre, assis avec mon frère à l’arrière de la voiture, et d’avoir été complètement terrorisé par ce que je voyais ! J’aimais E.T., mais je ne voulais pas avoir à le rencontrer dans la vraie vie !
Y a-t-il un film dans lequel vous aimeriez vivre ?
Je suis vraiment « quétaine », mais j’aimerais vivre dans une comédie musicale. Quand ça ne va pas bien ou que ça va très bien, ou quand on se lève tous ensemble, au bureau, pour chanter en se disant qu’il faut travailler fort pour finir le film… là, je serais au paroxysme du bonheur. Est-ce dans
Fame (La fièvre des planches )ouune autre ? Je ne sais pas… Les comédies musicales qui m’ont vraiment marqué sont les Disney dans lesquelles tout le monde chante. J’étais tellement content lorsque les scénaristes de La course des
tuques ont trouvé l’idée d’inclure un personnage chantant.
Votre premier « kick » au grand écran ?
Je me souviens d’avoir regardé Il était une
fois... La princesse Bouton d’or et là, dans ce monde de conte de fées, la princesse, Robin Wright, et le pirate sont si beaux, parfaits ! Les deux m’ont fait de l’effet !
La trame sonore qui a bercé votre adolescence ?
Il y a des adolescents qui ne jurent que par la musique, ce qui n’était pas vraiment mon cas. J’écoutais les chansons du Roi lion et tout particulièrement les chansons d’Elton John. J’ai écouté et réécouté la musique de ce film ! Un film qui vous fait pleurer ? Il y a deux films, dans des catégories complètement différentes ! Je suis un grand sensible, je peux avoir la larme à l’oeil en regardant mon film, c’est tout dire ! Le premier est Danser dans le noir de Lars von Trier avec Björk et Catherine Deneuve. Je pleurais à m’en écorcher l’âme, c’est un drame très poignant. Sinon, dans un registre plus léger, mais avec la même intensité de pleurs, Histoire
de jouets 3. Je m’identifie tellement au personnage d’Andy, le petit garçon qui doit donner ses jouets. Les jouets finissent dans un dépotoir où ils vont être brûlés et c’est comme si je voyais mon enfance prendre feu devant mes yeux. J’étais inconsolable !