Le Journal de Montreal - Weekend

MIDAM GRAND FAN DE GRISHAM

Entre deux tomes de Game over, l’auteur de bandes dessinées belge Midam nous dit ce qu’il aime bien lire.

- KARINE VILDER Collaborat­ion spéciale

Vous vous rappelez avec quel livre vous avez découvert la bande dessinée ?

Je ne m’en souviens pas, mais, en toute logique, ça a dû être avec un Journal de

Mickey – quand j’étais petit, ma mère achetait le magazine Spirou pour mon frère et Mickey pour moi – ou avec un album de Bob et Bobette. Cette série a marché très fort chez nous en Belgique, mais elle n’a jamais passé en France.

C’est à ce moment-là que vous avez commencé à vouloir vous aussi faire de la bande dessinée ?

Absolument pas. Ça ne m’est jamais venu à l’idée parce que ce n’était pas un métier attirant pour moi. Il y avait des émissions qui passaient sur la chaîne française où je pouvais voir des auteurs de bandes dessinées qui ressemblai­ent à des petits papys tranquille­s. À 30 ans, ils en paraissaie­nt 60, car il est impossible de perdre deux ou trois heures par semaine à faire du sport quand on produit un album. Ils n’avaient donc pas de vie de famille et physiqueme­nt, c’étaient des gars avec de l’embonpoint et de grosses lunettes. Alors moi, je voulais ressembler à tout sauf ça !

Aujourd’hui, que préférez-vous lire pour vous détendre ?

Je pense que je n’ai plus lu de bandes dessinées depuis près de 15 ans. J’ai horreur de ça, parce que souvent, je trouve le niveau très bas. Beaucoup de bandes dessinées sont faites par des gens qui ne sont pas dessinateu­rs et moi, j’ai besoin de dessins un peu plus poussés. Alors j’ai longtemps lu des bios, et maintenant je lis plutôt des thrillers. Je suis notamment fan de John Grisham. Les partenaire­s, c’est très, très bon.

Au fil des ans, quelles sont les bandes dessinées qui vous ont quand même marqué ?

C’est assez simple. J’ai vraiment commencé à aimer la bande dessinée avec les Gaston Lagaffe d’André Franquin, les Astérix d’Uderzo et Goscinny et les Peanuts de Charles Schulz. C’est là que je me suis dit qu’il était possible de faire passer des idées avec des moyens extrêmemen­t simples.

Vous pouvez nous parler un peu de l’auteur qui vous a le plus influencé dans votre travail ?

L’Américain Bill Watterson est un vrai génie comme il y en a peu. Son style de dessin se situe entre Peanuts et Gaston et quand j’ai commencé ma carrière, j’ai louché sur ses Calvin et Hobbes, une bande dessinée très intelligen­te. On sent la qualité, mais sans devoir dessiner des kilomètres de détails, et ça m’a fait renouer avec la bande dessinée. Il a fait cette série pendant une dizaine d’années et puis il a arrêté. Il avait le merchandis­ing en horreur et il a coupé tous les ponts avec le public.

Et du côté des romans, quels ont été vos principaux coups de coeur au cours de ces dernières années ?

Je dirais L’engrenage de John Grisham, l’un de ses bons thrillers. Il y a aussi eu

Soie d’Alessandro Baricco, que j’ai lu en quelques heures seulement. C’est un livre qui m’a complèteme­nt scotché ,en partie parce que l’histoire est écrite avec beaucoup de délicatess­e.

Est-ce qu’il y a un livre complèteme­nt farfelu que vous aimeriez aussi mentionner ?

Les curiosités médicales de G. M. Gould et W. I. Pyle. C’est la réédition d’un livre qui doit dater du début du dernier siècle et qui répertorie les difformité­s, les maladies bizarres, les accidents horribles, etc. Il y a des choses là-dedans que j’ai dû zapper tellement c’était affreux ! Je me souviens même d’avoir eu un malaise en lisant ce bouquin !

Enfin, qu’avez-vous lu récemment ?

On m’a offert 2084 : La fin du monde de Boualem Sansal, une fable qui dénonce la montée de l’islamisme et qui ressemble fort à Soumission de Michel Houellebec­q. J’ai en réserve La route de Cormac McCarthy, mais je ne sais pas encore si je vais le lire parce qu’il paraît que c’est une histoire assez dure…

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