Le Journal de Montreal - Weekend
POPULAIRE MALGRÉ LUI
Au début des années 1990, Pete Béliveau faisait battre le coeur de bien des Québécoises. Pourtant, Francis Reddy n’a pas voulu profiter de la popularité du personnage vedette de Chambres en ville. Il refusait même de répondre aux lettres de ses admiratrices. Et Dieu sait qu’il en a reçu des caisses. Il a même refusé, à la demande de son agent, d’avoir un fan-club. « Je ne voulais pas de ça. C’était too much. Je n’avais pas de disques, de produits à vendre ou de salles à remplir. Ce n’était pas ma vie », a-t-il lancé, lors d’un entretien. Du même souffle, le comédien assure qu’il a toujours été reconnaissant envers les gens qui l’arrêtaient sur la rue pour lui parler de Pete et de ses amours tumultueuses avec Lola.
« J’ai apprécié et j’apprécie encore chaque minute. Je l’apprécierai tout le temps », a-t-il confié.
UN MOIS POUR ACCEPTER
N’empêche que Francis Reddy, qui rêvait de jouer au cinéma, a beaucoup hésité avant d’accepter le rôle de Pete Béliveau.
« Ça m’a pris peut-être un mois avant de dire oui. J’avais l’impression que j’avais quelque chose de fort entre les mains et que c’était pour changer ma vie », a évoqué le comédien.
Il dit avoir assumé complètement sa décision.
« Pete était un personnage qui était à des milliards de milles de moi et je n’ai eu aucune pudeur, pour cette raison, à jouer les différentes couches de ce personnage qui n’étaient pas les miennes. J’y suis allé à fond la caisse », a-t-il mentionné.
Pete a réussi, a précisé l’auteure Sylvie Payette, à faire l’unanimité.
« Les gars s’identifiaient à ce jeune homme qui n’arrivait pas à exprimer ce qu’il ressentait et qui n’était fait que d’émotions. Les filles et les femmes étaient sensibles à sa fragilité et elles avaient envie de le prendre dans leurs bras pour le consoler ou pour l’embrasser », a-t-elle fait remarquer.