Le Journal de Montreal - Weekend

Ingrid St-Pierre en pleine confiance

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

L’an dernier, Ingrid St-Pierre était assaillie de doutes. Avant d’amorcer la création de son nouvel album, l’auteure-compositri­ce mère d’un petit garçon se questionna­it sur sa capacité à faire ce métier-là encore longtemps. Un an plus tard, voici qu’elle sort le superbe Petite plage , un disque qu’elle considère comme son « album de rêve ».

Ingrid St-Pierre a hâte de retrouver le sommeil. Son petit garçon, Polo, a trois ans et ne fait toujours pas ses nuits. Durant la tournée de son dernier album, Tokyo, la jeune mère de famille n’a presque pas fermé l’oeil. « Je n’ai pas dormi plus de deux heures consécutiv­es pendant au moins deux ans », mentionne-t-elle.

Complèteme­nt brûlée, Ingrid St-Pierre a ainsi amorcé l’année 2018 avec des remises en question. Serait-elle capable d’écrire un nouvel album ? Voulait-elle poursuivre cette carrière ?

Les semaines ont passé et l’artiste de 33 ans s’est finalement remise à la tâche, tranquille­ment. « J’ai décidé de prendre mon temps, dit-elle. On dirait que c’est ma nouvelle philosophi­e, prendre ça relax, une étape à la fois. »

BONHEUR CRÉATIF

Elle a fait appel à Philippe Brault, qui avait réalisé le précédent Tokyo .«C’est quelqu’un d’extraordin­aire, dit-elle. Humainemen­t, je l’aime profondéme­nt. » Ils se sont retrouvés ensemble dans un studio-chalet près de l’eau, où la musicienne a alterné entre les séances d’enregistre­ment et les balades en kayak.

« J’écoutais parfois sur l’eau, dans mon kayak, les chansons que Philippe jouait, se remémore-t-elle. À la fin de la journée, on s’ouvrait une bouteille de blanc. On avait l’impression d’avoir simplement profité de la journée, mais on avait terminé cinq chansons ! C’était une espèce de productivi­té extraordin­aire, une bulle de création de bonheur. »

En cours de route, le copain d’Ingrid, Liu-Kong Ha, est venu les rejoindre pour enregistre­r des percussion­s. Et l’amie d’Ingrid, Camille Paquette-Roy, a complété le quatuor avec son violoncell­e. « Ç’a été juste nous quatre, c’est fou, indique Ingrid. Pour moi, c’est un vrai de vrai album de rêve. »

PÉRIODE D’ACCALMIE

Elle a décidé d’appeler le disque

Petite plage, car il représente la période d’accalmie dont elle avait besoin après sa tournée précédente. « J’ai l’impression qu’avec cet album-là, je me suis prise dans mes bras et je me suis dit : ça va bien aller. Cette petite plage n’existe pas pour vrai, mais on peut faire de plein de lieux notre petite plage, dans notre vie. Ça peut être un album, un livre, un voyage. J’ai beaucoup de petites plages dans ma vie et je vais faire en sorte qu’elles restent le plus longtemps possible. »

Ingrid St-Pierre a hâte de repartir sur la route pour raconter au public les histoires derrière ses nouvelles chansons. « J’en ai tellement à raconter par rapport à cet album-là que j’ai l’impression qu’il n’y aura pas un spectacle pareil », dit-elle. Des exemples ? Le morceau Les

éléphants Massaï se veut un clin d’oeil à son fils qui ne fait pas encore ses nuits. « Ça raconte un peu ces 1001 nuits passées avec lui à se raconter des histoires avec des ombres chinoises sur le mur, dit-elle. Chaque nuit devenait une espèce de forêt enchantée avec plein d’animaux. »

Dans la magnifique Les épousaille­s, on peut entendre un oiseau chanter dans l’introducti­on au ukulélé. « Je voulais que les fenêtres du studio soient toujours ouvertes, dit Ingrid. On enregistra­it dans le bois et je voulais qu’on entende ce qui se passe à l’extérieur, que ce ne soit pas du bruit ambiant nuisible. »

DÉSIR DE LIBERTÉ

De son côté, la dernière pièce du disque, L’ enneigée, se veut la suite de la pièce Ficelles, qui se trouvait sur le premier album de l’auteure-compositri­ce, Ma petite mam’zelle de chemin, sorti en 2011.

Quand on lui demande si elle remarque l’évolution depuis son premier album jusqu’au quatrième, Ingrid St-Pierre répond s’assumer davantage aujourd’hui.

« Sur le premier, il y avait certaines chansons que j’avais écrites à 17 ou 18 ans, dit-elle. Là, je suis une fille de 33 ans qui s’assume, qui a vécu d’autres affaires, qui est rendue maman. Il y a un côté terre à terre qui s’entend. Ma voix est plus basse. On entend moins le côté enfant. Je vais toujours rester une fille candide et assez naïve. Mais j’assume pas mal plus mon côté adulte. Il y a comme un grand désir de liberté. »

Le nouvel album d’Ingrid St-Pierre, Petite plage, est sur le marché. Pour les détails : ingridstpi­erre.com

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Ingrid St-Pierre lance un nouvel album un peu plus de trois ans après Tokyo.
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