Le Journal de Montreal - Weekend
Le rêve de Cousteau se poursuit
Chez les Cousteau, l’amour des océans se transmet naturellement des parents aux enfants. Poursuivant l’oeuvre de son père, le légendaire océanographe Jacques-Yves Cousteau, le cinéaste écologique JeanMichel Cousteau lance ces jours-ci un nouveau documentaire en 3D, Merveilles des mers, qu’il a tourné dans les fonds marins en compagnie notamment de ses deux enfants, Céline et Fabien.
Pendant trois ans, Jean-Michel Cousteau et son équipe se sont promenés aux quatre coins de la planète (des îles Fidji aux Bahamas en passant par la Californie et la mer de Cortez) pour filmer la beauté et la diversité des espèces qui peuplent les fonds marins.
Âgé de 80 ans, Jean-Michel Cousteau a plongé la première fois à l’âge de sept ans en compagnie de son père, le célèbre commandant Jacques-Yves Cousteau, un des premiers cinéastes à avoir filmé les fonds marins. Plus de 70 ans plus tard, il continue de plonger en famille, notamment avec ses enfants et ses petits-enfants.
« Je suis devenu plongeur à sept ans, quand mon père m’a mis un scaphandre autonome sur le dos et m’a poussé par-dessus bord », évoque en riant Jean-Michel Cousteau lors d’un entretien téléphonique accordé au Journal.
« Ça fait donc 73 ans que je suis plongeur et je n’ai jamais arrêté de plonger. Quand les gens me demandent quelle a été ma meilleure plongée, je leur réponds toujours que c’est la prochaine. Car à chaque fois, je découvre des choses que je n’avais pas vues la fois d’avant ou des comportements de plantes ou d’espèces que je n’avais pas vus avant. »
« Je peux vous dire aussi que grâce à la technologie que nous utilisons maintenant sous l’eau, nous pouvons capter des images et surtout des comportements d’animaux comme je n’avais jamais pu voir à l’oeil nu. Ces technologies m’ont permis de voir et découvrir des choses que je n’avais jamais vues avant. »
UNE MISSION ÉCOLOGIQUE
Comme son titre l’indique, Merveilles
des mers vise à faire découvrir au grand public l’immense beauté des fonds marins. Mais le film – qui est narré par l’acteur et ancien gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger – a aussi un mandat écologique et aborde le problème des effets néfastes du changement climatique sur la qualité de l’eau.
« Chaque être humain de la planète dépend de la qualité de cette eau et de la qualité de la vie qui s’y trouve », explique Jean-Michel Cousteau.
« Quand vous buvez de l’eau qui provient des nuages, c’est de l’eau qui vient de l’océan. On est tous connectés. Il ne faut pas oublier que sans l’eau, il n’y a pas de vie et que la qualité de la vie est totalement dépendante de l’eau. Et ça, c’est pour chaque plante ou chaque animal, que ce soit sur terre ou sous l’eau. On est tous connectés à la qualité de l’eau, c’est-à-dire à l’océan. Chaque plante ou chaque animal, sous l’eau ou sur terre, est le capital dont nous dépendons tous. Il faut arrêter de manger ou de détruire le capital et de ne vivre que de l’intérêt produit par le capital. »
Jean-Michel Cousteau ne cache pas qu’il a aussi voulu faire un film spectaculaire qui en met plein la vue. La technologie 3D lui a d’ailleurs permis de filmer le monde sous-marin avec beaucoup de précision :
« J’ai eu la chance de voir le film avec du public à quelques reprises et j’ai pu constater que les spectateurs sont fascinés, et en particulier les enfants qui se mettent debout parce que c’est en 3D et qu’ils essaient d’attraper les choses. C’est fascinant parce que ce sont eux, les décideurs de demain qui prendront de meilleures décisions que celles que nous avons prises quand on avait leur âge. »
Le documentaire Merveilles des mers (Wonders of the Sea) a pris l’affiche hier.