Le Journal de Montreal - Weekend
PORTRAIT DE MONTRÉAL EN1922
L’historien et écrivain à succès Jean-Pierre Charland, auteur de plusieurs séries historiques immensément populaires, fait revivre le parc La Fontaine des années 1920 dans le deuxième tome de la série Odile et Xavier, Le parc La Fontaine. À travers les mésaventures de ces personnages attachants, il montre comment les gens des différentes régions du Québec se sont progressivement installés dans la grande ville.
En décembre 1922, Xavier Blain revient à Montréal pour retrouver son emploi régulier. Les Turgeon et Odile Payant reviennent aussi dans la métropole. Tous s’établissent près du parc La Fontaine.
Odile y trouve une liberté nouvelle : elle habite une maison de chambres et se fait des amies. Son nouveau travail lui donne l’occasion de rencontrer deux jeunes hommes intéressants… et elle en vient à apprécier beaucoup la compagnie de Polydore.
De son côté, Xavier met de l’ordre dans ses sentiments. Tous les Turgeon s’allient pour lui trouver une épouse, tandis qu’il se fait un sang d’encre… En réalité, son coeur bat secrètement pour Sophie, la femme de son meilleur ami.
Jean-Pierre Charland, expert en recherches, a pris plaisir à décrire le Montréal du début des années 1920 dans les moindres détails. « Le parc La Fontaine, c’était très beau. L’aménagement était vraiment spectaculaire », note l’écrivain, en entrevue. « Il y avait beaucoup d’arbres, un étang, de la location de barques. Il y avait des constructions près de l’étang qui étaient un peu romantiques : on dirait que c’était sorti d’un roman populaire allemand. »
Il ajoute que ce n’est pas pour rien qu’Odile déménage à Montréal : il fallait qu’elle s’éloigne de sa mère à tout prix.
Tous les Turgeon suivent aussi. « Ça m’a permis de garder ma galerie de personnages, mais de les transposer dans un autre univers, et dans la grande ville. C’est l’époque où plein de gens quittent les campagnes et les petites villes pour venir s’établir à Montréal », ajoute-t-il en précisant que le potentiel d’aventures était beaucoup plus grand qu’à Saint-Jean.
Dans la métropole, les salles de spectacle et les cinémas se multiplient. « Des vedettes internationales de grand renom vont passer, notamment au Théâtre Saint-Denis. Il y avait des visites d’orchestres symphoniques, de musiciens. »
Une union entre Odile et Polydore est en train de se dessiner… mais des revirements sont attendus dans le troisième tome. « Ce n’est pas chez ses parents qu’Odile a développé une perspective saine des rapports hommes-femmes », note l’écrivain.
LA MORT BLEUE
Par ailleurs, Jean-Pierre Charland, confiné dans sa résidence de Chambly pendant la pandémie, fait le rapprochement avec la grippe espagnole, épidémie terrifiante qui a frappé le Canada dès 1918. Il en parle d’ailleurs dans le quatrième tome de la série Les Portes de Québec, La mort bleue.
« C’était la thématique de tout ce roman. À cette époque, c’étaient les jeunes dans la force de l’âge qui mouraient – la catégorie des 18 à 40 ans. »
Jean-Pierre Charland explique par ailleurs prendre le confinement très au sérieux, puisqu’il a une maladie pulmonaire chronique et qu’il fait partie de la catégorie des personnes à risques, pendant la pandémie de COVID-19.
« Ça entraîne des mesures hallucinantes. Faire livrer l’épicerie, c’est
√ La parution du troisième tome de la série, prévue le 15 avril, a été retardée en raison des événements liés à la COVID-19.
une chose, mais laver les items un par un, c’est une autre affaire. On essaie de respecter les consignes, mais c’est un facteur de stress qui est important. C’est tellement stressant que je suis en panne d’écriture… et Dieu sait que je n’étais pas susceptible de connaître une panne ! »