Le Journal de Montreal - Weekend

Bien manger à petit budget

- ISABELLE HUOT Docteure en nutrition Collaborat­ion spéciale

En début d’année, on apprenait que le coût du panier d’épicerie augmentera­it en 2020 de 487 $ en moyenne pour une famille de quatre personnes. La crise sanitaire a significat­ivement augmenté l’insécurité alimentair­e si bien que, pour plusieurs, bien manger avec un budget limité est un défi de tous les jours. Mes astuces pour bien manger à petit prix ! 1 APPRENDRE À PLANIFIER

On souhaite limiter les visites à l’épicerie le plus possible, car faire ses courses peut s’avérer anxiogène. Avec une seule visite par semaine, voire moins, nous n’avons pas le choix de bien planifier nos achats. Prenez le temps de bien faire le bilan de ce qu’il vous reste à la maison afin d’éviter le gaspillage. Dénichez des recettes économique­s et rédigez votre liste d’épicerie en fonction des allées d’épicerie. Comme il y a un trajet à suivre, il faut être doublement organisé, pas de retour en arrière possible si vous avez oublié quelque chose. La liste d’épicerie détaillée devient incontourn­able. Tenez-vous à l’essentiel !

2 PROFITER DES RABAIS ET PROMOTIONS

Il est non seulement judicieux de s’inspirer des rabais pour planifier ses menus, mais aussi pour faire des provisions des produits en promotion que l’on consomme régulièrem­ent (par exemple, nos céréales à déjeuner préférées, des conserves de thon ou de légumineus­es, des fruits surgelés, des pâtes, etc.). Les rabais sont souvent particuliè­rement intéressan­ts en matière d’aliments plus coûteux comme les protéines animales. Lorsque les poitrines de poulet sont en promotion, on peut non seulement les mettre au menu cette semaine-là, mais aussi en acheter davantage et en congeler à la maison pour une utilisatio­n future.

3 SE TOURNER VERS LES MARQUES MAISON

Contrairem­ent à ce que plusieurs pensent, les marques maison (Compliment­s, Le Choix du Président, Irrésistib­les...) ne sont pas des sous-marques. Les produits de ces gammes sont même souvent fabriqués dans les mêmes usines ou par les mêmes compagnies que les marques nationales. Le consommate­ur peut donc considérer dans bien des cas les marques maison comme des possibilit­és d’économie pour des produits de qualité équivalent­e.

4 LIMITER LES PETITS FORMATS

Les petits formats sont toujours plus chers. Par exemple, il coûte moins cher d’acheter un sac de gruau (qui donne environ 30 portions) qu’une boîte de 10 sachets individuel­s. Non seulement les petits formats sont plus dispendieu­x par gramme comparativ­ement aux grands formats, mais en plus ils sont peu écologique­s. Il est donc avantageux d’opter pour de grands formats.

5 FAVORISER LES PROTÉINES VÉGÉTALES

Le tofu et les légumineus­es l’emportent quand on pense aux protéines économique­s et écologique­s. On apprécie particuliè­rement les légumineus­es sèches qui donnent un bon rendement. Elles sont super pratiques pour les soupes et les mijotés. On peut aussi cuisiner avec la PVT (protéine végétale texturée) qui est peu coûteuse et remplace la viande hachée dans plusieurs préparatio­ns culinaires.

6 PRIORISER LES PRODUITS DE SAISON

La saison des maraîchers sera lancée sous peu. Manger des légumes de saison permet d’économiser, mais surtout d’encourager nos producteur­s qui ont une année particuliè­rement difficile avec le manque de main-d’oeuvre dans les champs. Les pommes de terre, le chou, le navet, les pommes restent des produits d’ici peu coûteux qu’on gagne à intégrer à nos achats courants. Pour suivre le calendrier des arrivages, visitez le site www.mangezqueb­ec.com.

7 FAIRE DES SUBSTITUTI­ONS GAGNANTES

Certains ingrédient­s sont coûteux. On peut, dans la plupart des recettes, les substituer par d’autres ingrédient­s. Quelques exemples :

■ Noix de pin > noix de Grenoble : une fois hachées, les noix de Grenoble ont la taille des petites noix de pin

■ Jus d’orange 100 % pur frais (ex. : Tropicana) > jus d’orange 100 % pur concentré congelé

■ Saumon frais > une conserve de saumon

■ Viande hachée > PVT

■ Fruits frais > fruits surgelés

8 ÉVITER LES ALIMENTS AYANT SUBI UNE TRANSFORMA­TION

Des carottes déjà râpées, du fromage râpé, de la laitue déjà lavée, chaque manipulati­on que les aliments subissent avant d’atterrir dans notre cuisine nous est facturée ! Vous avez le temps ? Râpez votre fromage, parez vos viandes, préparez votre propre salade de chou, etc.

9 CUISINER

Depuis le confinemen­t, les Québécois cuisinent plus que jamais et tant mieux, car la consommati­on d’aliments transformé­s du commerce est moindre. On épargne énormément d’argent en cuisinant. D’ailleurs, les supermarch­és ont vu croître les ventes d’ingrédient­s de base (farine, sucre, levure), témoignant du nouvel intérêt des consommate­urs pour la cuisine. C’est assurément un bon pas pour économiser !

10 UTILISER LES RESTES

Ne jetez rien, des fruits trop mûrs feront de délicieux smoothies, transforme­z les légumes défraîchis en soupes, congelez les restes. Gaspiller coûte cher !

Pour des recettes économique­s, visitez mon blogue : isabellehu­ot.com.

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