Le Journal de Montreal - Weekend
Des concerts très intimes PENDANT LA PANDÉMIE
Dear Criminals n’en a que faire des spectacles virtuels qui sont très populaires depuis le début de la pandémie. Le week-end prochain, le trio montera plutôt sur la scène du Lion d’Or pour offrir des mini-concerts devant des publics… d’un à deux spectateu
De son propre aveu, la chanteuse Frannie Holder ne s’attendait pas à ce que l’événement LONE RIDE suscite un tel engouement.
Il y a quelques jours, Dear Criminals a annoncé qu’il donnerait un total de 72 mini-spectacles durant trois jours, au Lion d’Or. Chaque représentation d’une chanson n’est prévue que pour un ou deux spectateurs. En quatre heures, tous les billets s’étaient envolés.
« Je me suis sentie comme Aerosmith au Forum ! lance Frannie en riant. On savait que ça toucherait quand même les gens. Il y a présentement un besoin de voir des shows en vrai, de vivre des émotions en vrai. »
Étrangement, Dear Criminals songeait à cette idée de spectacles pour une personne depuis déjà huit ans. « Mais on trouvait que ce n’était aucunement viable ou rentable ! remarque Frannie. C’était un fantasme qu’on avait depuis longtemps, mais qui ne se pouvait pas. Mais là, comme le temps le permet, on s’est dit que c’était peut-être le moment d’y réfléchir. »
STRUCTURE TRANSPARENTE
Afin de respecter les règles de la santé publique avec la COVID-19, le groupe a décidé de jumeler ses dates de représentation avec les mesures de déconfinement à Montréal. « On s’est dit que ce serait permis au moment où les commerces qui ont pignon sur rue pouvaient rouvrir », dit la chanteuse.
Puisque le Lion d’Or est l’une des premières salles où Dear Criminals s’est produit à Montréal, et que le cabaret a été parmi les premiers à sonner l’alarme au début de la pandémie, le groupe a choisi d’y tenir son LONE RIDE.
« C’est un programme qu’on n’aurait jamais pu présenter en temps normal, reconnaît la directrice générale du Lion d’Or, Sara Castonguay. Pour le public, ce sera leur seule occasion de pouvoir se payer un Lion d’Or à eux seuls (rires). Ce sera une expérience le fun, déstabilisante, perturbante, comme on l’aime. »
Ayant toujours eu un souci pour la scénographie, Dear Criminals a imaginé une installation en plexiglas dans laquelle chaque spectateur se placera, sur la scène. Les trois musiciens joueront
– à deux mètres de distance les uns des autres – autour de cette structure.
« On n’aura qu’une chanson pour créer une connexion, remarque Frannie. Le but n’est pas de rendre la personne super mal à l’aise. C’est sûr que c’est intimidant de recevoir tout seul la charge d’un spectacle que tu te sépares habituellement à 250 personnes. On veut offrir à chaque personne le show dont elle a besoin en ce moment et qu’elle n’a pas eu depuis deux mois. On veut lui offrir un peu de douceur. »
TOURNÉE DE QUARTIERS
Toutes les mesures d’hygiène et de sécurité seront mises en place à l’intérieur de la salle. « On a prévu 10 minutes de battement entre chaque représentation pour nettoyer l’espace, indique Frannie Holder. Les gens ne vont pas non plus se croiser. Ils vont entrer par une porte et repartir par la sortie de secours. »
Le groupe jouera six heures par jour durant trois jours. Chaque chanson aura été préalablement choisie par le spectateur qui a acheté son billet. « Oui, c’est possible qu’on se retrouve à jouer plusieurs fois la même chanson ! reconnaît Frannie. Il y aura quelque chose d’aliénant pour nous. Mais ça fait partie du “deal”. La chanson sera peut-être répétitive, mais on sait que chaque expérience sera différente. »
Si tout se passe bien, Frannie Holder se voit déjà répéter l’expérience ailleurs cet été. « J’ai envie d’en faire une tournée à Montréal, dans les quartiers et les salles indépendantes », dit-elle.
Dear Criminals présentera l’événement LONE RIDE le week-end prochain, au Lion d’Or. Les billets pour les 72 mini-spectacles ont tous été vendus. Les profits iront à la Centrale alternative. dearcriminals.com.