Le Journal de Montreal - Weekend
DE RARES CAS CHEZ LES CHATS
Depuis le début de la pandémie, vous avez sans doute remarqué que des chats, ainsi que des grands félins, font parfois les manchettes parce qu’ils auraient été infectés par le coronavirus. Des propriétaires de chats se questionnent : Est-ce vrai ? Et si oui, faut-il s’en inquiéter ? Bref, quel message doit-on retenir à ce propos ?
Est-ce vrai que les chats peuvent attraper ce maudit coronavirus ? Eh bien, oui. En effet, il y a eu (et il y a encore) des cas rapportés de chats dont les tests pour le SARSCoV-2 se sont révélés positifs un peu partout dans le monde, aux États-Unis, en France, en Belgique, en Espagne, etc. Il y a même eu des cas chez les grands félins. D’ailleurs, des tigres et des lions ont été testés au zoo du Bronx, à New York, en avril dernier et leurs résultats étaient positifs.
Nous savons donc que les chats sont sensibles au virus SARSCoV-2 et peuvent être infectés par leurs propriétaires, si ceux-ci ont le coronavirus. Il a aussi été démontré expérimentalement que l’on peut effectivement infecter les chats. Toutefois, ces infections félines sont encore rarissimes, si on les compare au nombre de cas humains rapportés depuis le début de la pandémie. Il faut le répéter, c’est un virus qui se transmet avant tout d’un humain à l’autre.
Ce que l’on sait actuellement, c’est que les chats infectés ne développent pas nécessairement de symptômes. En général, ils sont rarement malades ou, encore, peu malades. Il y a bien eu un cas de décès rapporté, en Espagne, mais le chat en question avait une maladie cardiaque sévère sous-jacente qui pourrait très bien expliquer, à elle seule, la mort de ce chat.
PRUDENCE
Tout récemment, dans le prestigieux New England Journal of Medicine, un groupe de scientifiques (Halfmann et al) publiait le sommaire d’une étude démontrant que des chats infectés expérimentalement pourraient aussi transmettre le virus à d’autres chats.
Sachant tout cela, faut-il s’inquiéter outre mesure? La Dre Caroline Kilsdonk, présidente de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) aimerait que le message soit rassurant : « Il faut simplement continuer à suivre les mesures de prudence que l’on recommandait déjà avant cette nouvelle étude. » Le message à retenir ici est de limiter les contacts avec les animaux qui ne sont pas les nôtres, tout comme on le fait actuellement avec les humains qui n’habitent pas avec nous, c’est-à-dire en respectant une distanciation physique. Il faut aussi rappeler que jusqu’à présent, il n’y a aucun cas de transmission du virus d’un animal vers l’humain, selon le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
La Dre Angélique PerrierEdmunds, médecin vétérinaire et présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux (AMVQ), confirme la même chose : « C’est OK de caresser son chat d’intérieur si personne n’a de symptômes à la maison ». Elle recommande aussi de garder son chat à l’intérieur (sinon en laisse sous surveillance) pour éviter les contacts avec d’autres humains et chats. Il ne faut pas oublier que les chats, en plus d’être susceptibles d’être infectés, ont un faible risque d’être temporairement porteurs du virus dans leur pelage. Lorsqu’une personne est infectée, le CDC recommande d’éviter les contacts avec son animal, tout comme nous le ferions pour les humains de la maisonnée. On évite de le flatter, de le prendre, de l’embrasser, etc. Si vous êtes déclaré positif au SARS-Cov-2, demandez à une autre personne de la maisonnée de s’occuper de votre chat. Si cela n’est pas possible, portez un masque. De plus, lavez-vous les mains avant et après avoir manipulé votre animal, sa nourriture ou ses objets (litière, jouets, bols, etc.).