Le Journal de Montreal - Weekend
NOUVELLE SAGA DANS LE QUÉBEC DU 19e SIÈCLE
Confiné dans son appartement pour personnes âgées de la région des Bois-Francs, l’écrivain Michel Langlois compare cette expérience à ses années de pensionnat… mais dit s’être bien adapté aux règles en vigueur. Son nouveau roman, La vie avant tout, sort enfin en librairie le 27 mai, et l’auteur de nombreuses séries historiques à succès était très heureux d’en parler.
Sa nouvelle saga débute en 1879 à L’Islet, sur la Côte-du-Sud, puis se déplace dans la région de Mégantic. Après la mort de sa mère, Roméo Marion quitte la demeure familiale et son père alcoolique pour chercher une vie meilleure. Il sillonnera le Québec, entre La Pocatière et Montréal, encaissant les coups durs les uns après les autres, et tentera de vivre de sa passion, la sculpture.
« Le titre est d’actualité… La vie avant tout », commente-t-il d’entrée de jeu. Dans ce nouveau roman, il s’est questionné sur le destin de chacun. « Comment ça se fait qu’il y a des personnes qui ont tout, et d’autres qui n’ont rien ? Est-ce que c’est le destin qui nous mène ? »
« C’est aussi le questionnement que mes personnages se font, et ça me donnait l’occasion de parler de la vie de plusieurs personnages. Roméo devient sculpteur, ouvre un musée à Saint-JeanPort-Joli
et sculpte des personnages historiques. Ça m’a donné l’occasion de parler de ces personnages, à travers notre histoire. »
LA RÉGION DE MÉGANTIC
Roméo Marion est typique des jeunes hommes de cette époque. « Beaucoup de jeunes hommes sont partis pour les États-Unis. Moi, je l’ai fait voyager dans une région dont on entend un peu moins parler, et ça me donnait l’occasion de parler de la Beauce et de Lac-Mégantic. J’avais l’idée d’écrire une saga sur Lac-Mégantic, et j’avais déjà de la matière. »
« J’ai fait une recherche sur les Français qui sont venus de Nantes et qui se sont installés au Lac-Mégantic. Je suis allé en France pour faire une recherche sur ces gens, mais je n’ai pas trouvé énormément de choses. »
LES ESCLAVES
Avec le personnage de David Black, Michel Langlois parle également des descendants d’esclaves américains qui ont trouvé refuge au Québec – un sujet très peu abordé en littérature québécoise.
« Marcel Trudel, dans un de ses volumes, a parlé de l’esclavage au Québec ; ces esclaves ont été engagés par les gens de la noblesse et de la bourgeoisie, mais ce n’est pas une histoire tellement racontée et tellement connue.
C’était approuvé par le clergé, à l’époque. Ça me donnait l’occasion de parler de ce qu’avait vécu le grand-père de David Black. »
LE CONFINEMENT
Par ailleurs, l’écrivain est confiné dans sa résidence pour personnes âgées de Drummondville depuis le début de la crise de la COVID-19, en compagnie de son épouse. « On est cantonnés dans notre appartement. On est 500 dans la résidence et ils ont pris des mesures rapidement pour ne pas que le virus entre dans la bâtisse. Les gens sont contrôlés », a-t-il commenté, en entrevue.
La moyenne d’âge dans sa résidence est de 87 ans et les gens trouvent difficile de ne pas avoir de visiteurs.
Toutes les activités au calendrier ont été annulées et le mode de vie, au quotidien, comme l’heure des repas, a dû être adapté.
Avec une pointe d’humour, l’écrivain de 82 ans a comparé cette expérience à ses années de jeunesse. « Je me sens un peu comme quand j’ai été pensionnaire… Quand j’étais étudiant, j’étais pensionnaire. On était enfermés et on avait une réglementation sévère. Mais ici, c’est nécessaire. Il y a un contrôle et il n’y a pas de chances à prendre. »
En librairie le 27 mai.