Le Journal de Montreal - Weekend
SIX MOIS AVANT UN DOUBLE DRAME
Pour son quatrième roman, la romancière et dramaturge Stéphanie Gauthier propose un suspense psychologique intimiste et finement mené, Inacceptable. Explorant des thèmes universels comme la vie de couple et l’amitié, elle entraîne ses lecteurs dans une intrigue aux revirements inattendus, montrant tout ce qui s’est passé, six mois avant un double drame.
Joseph est psychiatre. Philippe est un journaliste d’enquête respecté et reconnu. Ces deux pères de famille, meilleurs amis du monde, sont retrouvés sans vie dans des circonstances suspectes, à quelques heures d’intervalle.
Les veuves, Sabine et Laure, pleurent leur homme, mais tellement de questions restent sans réponses qu’elles décident de mener leur propre enquête. La collègue de l’un d’eux, Amandine, trouve aussi qu’il y a anguille sous roche et mène aussi son enquête, en parallèle.
Avec une plume précise et remplie d’humanité, Stéphanie Gauthier raconte ce qui s’est passé dans les six mois précédant le double drame. L’écriture d’un roman policier l’a passionnée.
« Comme lectrice, moi, j’aime lire des thrillers psychologiques et regarder des séries policières. On peut explorer la psyché humaine, où des personnes ordinaires peuvent commettre des crimes », dit-elle, en entrevue. Elle admire d’ailleurs le travail de l’écrivaine américaine Patricia Highsmith et a lu tous ses romans.
Dans Inacceptable, elle a aimé présenter son intrigue à partir de plusieurs points de vue, qui se recoupent au fil des pages. « J’aime avoir des structures compliquées avec des flash-back, différentes versions. Toute la chronologie du roman a été mon grand défi », ajoute-t-elle. Elle a travaillé ce roman sur plusieurs années, le mettant de côté à un moment pour écrire Le Moule.
Elle a aimé jouer sur les apparences dans Inacceptable, mettant en scène deux couples aisés, qui ont chacun deux enfants, voyagent ensemble, où tout semble être parfait. « Ils ont leurs secrets… », lance-t-elle.
LIENS D’AMITIÉ
L’intrigue lui a permis d’explorer des liens d’amitié très forts entre les différents personnages : celle qui unit Joseph et Philippe, Sabine et Laure, mais aussi celle que vivaient Amandine et Philippe. « C’était une amitié qui était très particulière. »
L’écrivaine a pris plaisir à créer deux veuves aux points de vue contrastés. « Sabine et Laure ont deux personnalités complètement opposées », dit Stéphanie, qui confie être elle-même un peu plus du style de Laure, plus posée et introvertie.
« J’ai beaucoup aimé écrire le personnage de Sabine, qui est le contraire, qui parle beaucoup, qui a du caractère et se fâche facilement. En même temps, je la trouvais très attachante. J’aime la dynamique qu’il y a entre les deux. Il y a une complicité dans leurs différences. »