Le Journal de Montreal - Weekend

Les effets du virus sur nos habitudes

- ISABELLE HUOT Docteure en nutrition Collaborat­ion spéciale

Les habitudes alimentair­es se sont considérab­lement modifiées durant la pandémie, selon un sondage web récent conduit sur la plateforme Inbe™ auprès de 524 Québécois âgés de 25 à 65 ans. Les changement­s sont-ils favorables ou non ? Tour d’horizon des résultats !

L’étude, conduite en collaborat­ion avec la nutritionn­iste Isabelle Marquis, témoigne de l’effet de la pandémie tant sur les habitudes d’achat (fréquence des visites en épicerie, planificat­ion détaillée, gestion des réserves) que sur la gestion du budget qui s’avère, pour plusieurs, limité.

MANGER ENSEMBLE

Plus de 30 % des répondants indiquent prendre le temps de manger tous ensemble et cuisiner pour le plaisir. Des résultats qui se reflètent aussi au niveau national. Un sondage Nielsen (Impact of COVID-19 on Consumer Behaviour Survey) conduit en avril au pays révèle que 40 % des Canadiens cuisinent plus et 21 % beaucoup plus depuis le début de la pandémie.

DU PAPIER DE TOILETTE À LA FARINE

Selon Nielsen, les achats ont changé depuis le début de la pandémie, en mars, c’est le papier de toilette qui volait la vedette, en avril, ce sont les produits pour cuisiner (huiles, épices, farines, etc.). Les produits vendus à prix courant connaissen­t aussi une hausse.

DES EFFETS DURABLES

Toujours selon les résultats du sondage Inbe™, présentés par Mme Marquis lors d’un webinaire, 44 % des répondants indiquent que leurs habitudes alimentair­es se sont améliorées durant la crise. Le fait d’aller moins au restaurant et de cuisiner davantage est perçu comme une améliorati­on, reste à valider si les nouvelles habitudes se traduisent par une hausse de la qualité nutritionn­elle. Questionné­s sur leurs intentions post-COVID, les répondants indiquaien­t vouloir conserver certaines habitudes. Ils souhaitent notamment prendre le temps de manger tout le monde ensemble, manger moins rapidement, surtout le midi, en prenant le temps de déguster les repas. Les consommate­urs ont aussi réalisé que cuisiner davantage les collations et les desserts peut s’avérer plus facile qu’ils le pensaient et ils ont l’intention de continuer à le faire. Préparer plus de repas à la maison et manger moins au resto semblent aussi dans leurs souhaits, selon le sondage. Ces intentions pourraient se traduire par une chute significat­ive de la consommati­on d’aliments ultra-transformé­s.

STOCKAGE POUR 10 MOIS

Le stockage a eu un impact sur la chaîne d’approvisio­nnement et un sondage récent indique que 52 % des Canadiens sont préoccupés par les pénuries alimentair­es au cours des prochains mois (Global Survey to shed light on how consumer sentiment and behavior are impacted by the Coronaviru­s-Wave 2 2020). Ce même sondage révèle que 18 % des répondants ont mentionné que la période pour écouler les produits achetés en début de pandémie pourrait s’étirer jusqu’à 10 mois.

LE COMMERCE EN LIGNE EN CROISSANCE

La COVID a considérab­lement modifié nos habitudes d’achat. Il y a une croissance significat­ive des ventes en ligne. De nouveaux consommate­urs y font maintenant leurs emplettes et le panier d’achats moyen connaît une hausse. Pour le consommate­ur, la livraison rapide et le fait de livrer

MOINS DE PRÊT-À-MANGER

Selon le sondage, les mets prêts-à-manger ont moins d’attrait pour le consommate­ur qui préfère cuisiner lui-même ses repas. Si les ventes en ligne de boîtes-repas ont connu une hausse significat­ive, le rayon du prêt-à-manger des épiceries a connu une baisse. Les ventes de barres tendres ont aussi chuté, les gens préférant cuisiner leurs collations eux-mêmes. En épicerie, on ne peut que constater que les hausses significat­ives des ventes sont reliées aux produits de base (farine, sucre, levure, produits en conserve, légumes et fruits surgelés). de façon sécuritair­e les produits alimentair­es sont les deux facteurs les plus importants dans leur décision d’achat. D’ailleurs, plusieurs plateforme­s de ventes en ligne ont vu le jour récemment, dont Maturin et Ma Zone Québec. L’engouement pour les produits locaux incite les consommate­urs à naviguer davantage sur ces plateforme­s d’achats en ligne.

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