Le Journal de Montreal - Weekend
ROAD TRIP EN COMPAGNIE D’ALEX BURGER
Talentueux troubadour mercenaire (on l’a autant vu aux Francouvertes qu’au Festival international de la chanson de Granby qu’à La Voix, notamment), Alex Burger propose finalement un album complet, trois ans après A’men donné, son premier maxi. L’attente en valait la peine. Oh oui.
ENTRE DYLAN ET YOUNG
Si son EP était plutôt rock, Sweet Montérégie — l’oeuvre et la région administrative — ne se laisse pas étiqueter aussi facilement. Alors que la Montérégie, c’est autant les paysages « instagram-mables » de Rougemont que le quartier industriel mi-gris, mi-brun enfumé de Saint-Joseph-de-Sorel, le LP de Burger, lui, rassemble des pièces teintées de rock, certes, mais surtout de folk et de country.
OK. La comparaison à Bob Dylan et Neil Young peut paraître éculée considérant ces genres de prédilection, mais j’aimerais toutefois spécifier que l’auteur-compositeur-interprète fait écho à ceux-ci surtout par sa désinvolture qui s’avère particulièrement accrocheuse. Ou serait-ce une fanfaronnade ? À débattre.
L’AMOUR AU TEMPS DE LA PANDÉMIE
Au fil du temps, Burger a évidemment affûté sa plume et ça s’entend dès Plus grande que nature, premier simple — tout d’abord dévoilé en novembre dernier — qui ouvre le bal.
En ces temps pandémiques où on s’adonne tour à tour à la culture de la levure puis à celle d’un certain spleen, le refrain de cette histoire d’amour aigre-douce — où le chanteur soupire notamment « coudonc y’a-tu yinque moé qui a frappé un mur ? » — happe tout particulièrement, que ce soit voulu ou pas.
Évidemment, l’année est non seulement jeune, mais s’annonce aussi imprévisible que 2020. À défaut de pouvoir justement prédire si Sweet Montérégie se retrouvera sur bon nombre de listes des meilleurs albums de l’année, soulignons tout de même que le disque a déjà l’effet d’un baume sur le coeur. Un exploit en soi considérant les derniers mois.
À (re)découvrir, bref.