Le Journal de Montreal - Weekend
UN GRAND CLASSIQUE RÉÉDITÉ
Considéré comme le livre fondateur de la littérature nord-amérindienne, Une maison faite d’aube mérite toujours sa place au soleil.
Avec la quantité incroyable de romans qui se publient chaque année, on ne voit pas vraiment comment il serait possible d’arriver à tout lire. Sans parler des livres qui parviennent à passer l’épreuve du temps et qui se font régulièrement rééditer...
Du coup, on ne doit sûrement pas être les seuls à découvrir seulement maintenant La maison de l’aube qui, dans cette toute nouvelle traduction, s’intitule plutôt Une maison faite d’aube. Éminemment poétique, c’est d’ailleurs ce titre tiré d’un chant de guérison navajo qui a piqué notre curiosité. Ça et le bandeau écarlate de la page couverture, qui précise que ce grand classique de la littérature américaine a remporté en 1969 le prix Pulitzer de la fiction.
ENTRE DEUX MONDES
Le roman commence en juillet 1945, alors qu’Abel revient enfin dans le pueblo du Nouveau-Mexique où habite toujours son grand-père, Francisco, un vieil Indien Kiowa. De l’extérieur, Abel a l’air à peu près intact. Mais à l’intérieur, il est complètement sens dessus dessous. Et pour tenter d’y remédier, il n’a rien trouvé de mieux que l’alcool.
On mettra un peu de temps avant de parvenir à saisir les raisons de cette dérive, l’histoire d’Abel, morcelée en courts récits, n’étant pas racontée de façon chronologique. Mais même si on a parfois l’impression de s’y perdre complètement, c’est un livre qui gagne à être lu : au final, on apprend pas mal de choses sur le quotidien, les traditions et les rites ancestraux des Amérindiens du sud des États-Unis, voués à bientôt disparaître.