Le Journal de Montreal - Weekend
La montée de la pop latine
Dans une entrevue qu’il nous avait accordée en 2017, Dominique Hudson déplorait le peu d’intérêt que suscitait la pop latine au Québec. Quatre ans plus tard, cet amoureux de la musique cubaine constate des progrès.
« Le chemin est en train de se faire », se réjouit l’auteur-compositeur-interprète qui se fait le porte-étendard des rythmes ensoleillés des tropiques chez nous depuis maintenant une décennie.
Dans un monde qui a capoté sur Despacito et flanche de plus en plus sur les Camilla Cabello et J Balvin de l’univers latino, il voit les signes que la percée s’opère. Avec parfois un peu d’aide des stars anglo-saxonnes.
« Je travaille, raconte Dominique Hudson, une nouvelle chanson avec Matt Laurent qui se rapproche du son de Maluma (star colombienne de reggaeton), dont je suis un fan. En parlant avec du monde de Rouge FM, je me suis demandé s’ils jouaient du Maluma. Eh bien, ils jouent la chanson Hawái, mais la version avec The Weeknd. Je me rends compte que de plus en plus d’artistes populaires se joignent à des artistes latins. »
« On dirait, enchaîne-t-il, que nous sommes en train de tendre les bras et de [nous] ouvrir parce qu’elle fait du bien cette musique. Elle réchauffe le coeur, elle nous fait voyager et je ne suis pas seul à le penser. »
« BRISER LE MUR DE LA TÉLÉVISION »
Voyager, réchauffer le coeur… : les vertus de la pop cubaine de Dominique Hudson seront mises à profit afin de nous faire oublier confinement et couvre-feu, samedi soir, lors d’un concert en ligne de la série Live dans ton salon.
La diffusion du spectacle, enregistré en novembre, vient avec des interrogations pour Hudson qui, comme d’autres artistes de scène, doit apprivoiser une autre façon de rejoindre le public.
« J’espère avoir été capable de briser le mur de la télévision. Sans applaudissements, c’est vraiment spécial. Il faut être concentré et miser sur le fait qu’ils ont besoin de nous. »
De toute façon, divertir les gens a toujours été son principal but en tant qu’artiste, explique Dominique Hudson.
« J’ai toujours pensé que mon travail sert à faire décrocher les gens et qu’ils sortent de leur zone de confort pour entrer dans mon univers. »
UNE COMÉDIE MUSICALE EN CHANTIER
Il y a Dominique Hudson, le musicien, il y a aussi Dominique Hudson, l’écrivain. Lancé l’automne dernier, son premier roman Casa de la Danza approcherait les 3000 exemplaires vendus et il profite de la pandémie pour en tirer une comédie musicale.
Il y a de l’intérêt, affirme-t-il. Au point où sa gérante a « pu mettre quelques lignes à l’eau. »
« Maintenant, il faut voir comment on va la faire vivre. Souvent, dans les comédies musicales, tu n’as pas de musiciens live. Dans mon cas, c’est impossible. Il y a aussi beaucoup de danseurs, dont certains doivent chanter. »
Ambitieux, mais réalisable, croit-il.
« Je viens de Québec, dit-il en rêvant à voix haute, et mon fantasme ultime serait de le présenter au Capitole. »
C’est envoyé dans l’Univers, Dominique.