Le Journal de Montreal - Weekend

LE PRIX DE LA LIBERTÉ

The White Tiger ★★★★ Un film de Ramin Bahrani. Avec Priyanka Chopra Jonas, Rajkummar Rao, Mahesh Manjrekar

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Après son inoubliabl­e Éviction (2014), Ramin Bahrani offre une adaptation du roman d’Aravind Adiga, sorte de cousin éloigné du Pouilleux millionnai­re et de Parasite.

Comme Le pouilleux millionnai­re, The White Tiger (littéralem­ent Le tigre blanc) possède cet humour typiquemen­t indien fait d’un mélange efficace de naïveté et d’absurde. Comme Parasite, le long métrage décrit la volonté d’un homme de sortir de sa condition de serviteur des riches et puissants. Mais les comparaiso­ns s’arrêtent là, The White Tiger étant une réflexion sur l’asservisse­ment, la société (indienne en particulie­r et son système de castes) et les compromiss­ions morales à effectuer pour être libre.

REGARD FÉROCE

La première scène ne laisse aucun doute sur ce qui attend le spectateur alors que Balram Halwai (Adarsh Gourav) se trouve sur la banquette arrière de la voiture conduite par Pinky (Priyanka Chopra Jonas, également productric­e) sous l’oeil amusé d’Ashok (Rajkummar Rao), son mari. C’est Balram qui racontera alors sa propre histoire, de son enfance prometteus­e, mais contrariée, à son métier de chauffeur pour Ashok et Pinky.

Sur ordre de sa grand-mère (Kamlesh Gill), le jeune Balram (Harshit Mahawar) doit cesser de fréquenter l’école pour travailler et ainsi contribuer aux besoins de la famille. Mais notre héros ne peut faire taire son ambition, celle de sortir du poulailler. Cette métaphore, développée au long des 128 minutes, sert de fil conducteur à l’histoire de Balram qui veut devenir le « tigre blanc » du titre, animal mythique qui n’apparaît qu’une fois par génération.

Narrée sous forme de lettre au premier ministre chinois de l’époque, The White Tiger se déroule entre 2007 et 2010, période où l’Inde se hisse au rang des nations résolument « mondialisé­es ». Le regard de Balram est féroce. « L’avenir appartient à l’homme jaune et à l’homme marron », explique l’antihéros auquel il est impossible de ne pas s’attacher.

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