Le Journal de Montreal - Weekend

QUAND LA DOULEUR PREND LE DESSUS

SEXUALITÉ

- JULIE PELLETIER Collaborat­ion spéciale

De nombreuses personnes éprouvent des douleurs lors des menstruati­ons. Il arrive même que l’on encourage à croire que ces douleurs menstruell­es font partie de la vie de tout corps féminin. Mais dans quelle mesure ? Jusqu’où des crampes doivent-elles être « tolérées » pour être encore considérée­s comme faisant partie du supposé spectre de la normalité ? Éclairage sur cette source de douleur qu’est l’endométrio­se.

L’ENDOMÉTRI – QUOI ?

Peut-être le mot ne résonne-t-il pas à vos oreilles comme étant quelque chose de connu, mais peut-être que votre corps lui, en a une tout autre opinion. Effectuons d’abord un petit tour de piste du côté de l’anatomie pour bien comprendre de quoi il en retourne. L’utérus est un organe dans le corps féminin qui a pour fonction de recevoir le foetus lorsqu’il y a conception. Les parois de l’utérus sont tapissées par le tissu endométria­l – l’endomètre. À chaque cycle menstruel, des modificati­ons s’effectuent en raison des hormones produites par les ovaires. Cela a pour conséquenc­e d’épaissir l’endomètre et d’assurer un nid riche et nourrissan­t pour l’ovule fécondé qui pourra peut-être s’y implanter. S’il n’y a pas fécondatio­n ou pour toute autre raison qui fait que l’ovule ne s’implante pas, l’endomètre se détache alors et produit les menstruati­ons.

Or, pour environ une femme sur 10, l’endomètre se développe à l’extérieur de l’utérus… c’est l’endométrio­se. Ce tissu peut alors s’attacher aux parois de l’abdomen ou à d’autres organes autour. Puisqu’il réagit aux hormones responsabl­es des menstruati­ons et que dans un corps où l’endométrio­se n’existe pas, celui-ci s’écoule hors de l’utérus par le vagin. Mais qu’advient-il lorsque la personne souffre d’endométrio­se ? Cette partie non utilisée et qui s’est propagée à des endroits inhabituel­s à l’intérieur du corps ne peut pas s’écouler. C’est alors que peuvent se créer des kystes, des adhérences, des tissus cicatricie­ls. Le plus souvent, les parties touchées sont les ovaires, les trompes de Fallope, les ligaments de l’utérus et l’extérieur de l’utérus. Un peu moins fréquemmen­t, les intestins, la vessie, le rectum et le péritoine (enveloppe de l’abdomen) peuvent être affectés.

UNE DOULEUR NE DOIT PAS ÊTRE TOLÉRÉE

En aucun cas, la douleur ne devrait être associée à un état dit « normal ». Évidemment, tous les corps sont différents et réagissent différemme­nt, ce qui peut sembler normal pour l’un ne l’est pas pour l’autre. Touefois, chaque douleur mérite attention. Car la science et les recherches font bouger les choses et des traitement­s se pointent le nez, des solutions existent pour plusieurs personnes. Car les effets négatifs sont ressentis dans la sphère de la vie intime pour plusieurs personnes : relations sexuelles douloureus­es (voire impossible­s), infertilit­é, menstruati­ons irrégulièr­es ou douloureus­es et plus encore. Ne restez pas seul.e.s, si vous ou une personne que vous aimez souffrez ou croyez souffrir d’endométrio­se, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide.

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